Des responsables de la gestion des fonds alloués à la riposte contre la Covid-19 sont mis en accusation par Emmanuel Ollita Ondongo, président de la Haute autorité de lutte contre la corruption du Congo (HALC).
Le président de la HALC qui a rappelé que depuis la déclaration de la crise sanitaire en mars 2020, le gouvernement a mobilisé beaucoup de ressources, notamment par la création d’un fonds COVID-19, a cité entre autres, la violation des procédures de passation des marchés publics au nom de l’urgence sanitaire, la vente illicite du matériel destiné à lutter contre la pandémie, la complicité des hommes d’affaires avec les agents chargés de contrôler les frontières, en faisant entrer les marchandises frauduleusement et la mauvaise gestion des fonds de la COVID-19.
A cela s’ajoute, des allégations massives de listage de faux cas pour gonfler le budget.
Depuis l'ouverture de ses négociations avec le FMI en vue d'un accord de financement, le Congo multiplie des efforts et des astuces dans la lutte contre la corruption, et les résultats sont toujours attendus.
Lors de son discours à la nation, en décembre 2018, le Président Denis Sassou N’Guesso, avait annoncé sa volonté de lutter contre la corruption.
« Face aux délits économiques, quels qu’ils soient, il n’y aura ni menu fretin ni gros poissons », avait-il déclaré.
Une promesse risquée. Car ce pays d’Afrique centrale, riche en pétrole et en bois, est régulièrement le théâtre de scandales de corruption et de détournements de fonds publics présumés.
A quelques exceptions près, la corruption est devenue endémique au Congo-Brazzaville et sévit à toutes les étapes de quelque processus que ce soit, particulièrement lorsque de fortes sommes sont en jeu.
La corruption et ses infractions connexes ou assimilées comme la concussion, le trafic d’influence, la soustraction et le détournement des biens, la gestion frauduleuse, l’enrichissement illicite, le favoritisme, la prise illégale d’intérêt, les abus des biens sociaux et le blanchiment des capitaux constituent un obstacle à l’éradication de la pauvreté et sape la capacité du pays d’atteindre ses objectifs du développement.
Le 31 juillet 2016, le président de la défunte Commission nationale de lutte contre la corruption, la concussion et la fraude, Lamyr Nguelé, a accusé le Parquet de Brazzaville de ne pas engager les poursuites judiciaires contre les tierces sur certains dossiers avérés.
Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville