Dans un monde où les risques financiers, climatiques, mais aussi sécuritaires ou géopolitiques sont de plus en plus prégnants, il paraît sain de diversifier ses partenaires pour éviter d'être dépendant d'un seul en particulier sur l'ensemble des domaines stratégiques ou relevant de la souveraineté nationale. Le Congo souhaite que davantage les entrepreneurs francophones, porteurs de projets crédibles de développement, investissent dans le pays au moment où le gouvernement s’efforce d’améliorer le climat des affaires et d’encourager un dialogue permanent public – privé. C’est ce qu’a déclaré ce jeudi 26 juin 2025 le Président de la République, Denis Sassou-N’Guesso, lors de l’ouverture des travaux de la 5e édition de la Rencontre des entrepreneurs francophones (REF) à Kintélé, au nord de Brazzaville.
Le Président de la République, Denis Sassou-N’Guesso a fait les yeux doux aux entrepreneurs francophones porteurs de projets crédibles de développement en leur assurant qu'ils étaient les bienvenus au Congo-Brazzaville.
« Pays de paix, le Congo est doté d’institutions stables qui fonctionnent normalement. Le Congo reconnait la liberté d’entreprendre, prône le libéralisme économique et articule une économie de marché, fondée sur l’initiative privée. Notre pays est ouvert à l’ensemble des partenaires, notamment aux entrepreneurs francophones porteurs de projets crédibles de développement. De ce fait, Je vous invite d’une part, à promouvoir les partenariats public-privé et privé-privé et, d’autre part, à renforcer votre implantation et vos investissements en République du Congo, sur la base de différentes potentialités précitées », a martelé le numéro un congolais.
Il a encouragé les entrepreneurs francophones à investir au Congo-Brazzaville afin de se rapprocher de plusieurs consommateurs de l’ensemble des Etats de la CEMAC.
« Par sa vocation de pays de transit, le Congo, dessert l’ensemble des Etats de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), soit un marché de 120 millions de consommateurs. Avec une façade maritime longue de 170 kilomètres, le Congo dispose d’un important port en eau profonde sur la côte atlantique dans la ville de Pointe-Noire, notre capitale économique, reliée à Brazzaville par une ligne ferroviaire. Au cœur d’un réseau routier en pleine extension, la grande dorsale allant de la frontière avec l’enclave du Cabinda à l’extrême nord du Congo, se complète d’axes d’intégration sous régionale permettant la jonction avec les pays voisins », a précisé Denis Sassou-N’Guesso.
En matière de transport aérien, Denis Sassou-N’Guesso a souligné l’existence de 3 plateformes aéroportuaires de classe internationale, 8 aéroports locaux modernes et 12 aérodromes desservant les différents chefs-lieux de département.
Pour le Chef de l’Etat, le Congo prône la diversification de son économie, ce qui augure de nombreuses opportunités d’affaires dans les secteurs : De l’agriculture au sens large, de la forêt et l’industrie du bois, des hydrocarbures, des mines, de l’énergie.
« L’agriculture constitue un secteur fort prometteur pour notre pays, eu égard à la disponibilité de vastes étendues de sols fertiles sur une superficie de 10 millions d’hectares de terres arables, d’une main-d’œuvre jeune, d’un dense réseau hydrographique, d’une pluviométrie abondante et d’un niveau adéquat d’ensoleillement. Le Congo préconise la mécanisation à grande échelle et l’irrigation des périmètres agricoles face aux aléas climatiques. Tous ces facteurs sont propices à l’essor des cultures vivrières, de l’agro-industrie et de la transformation locale qui offrent des niches d’initiatives et de partenariats. Malgré l’abondance de pâturages, l’élevage reste dominé par le système traditionnel extensif. Le domaine halieutique se limite essentiellement à la pêche traditionnelle. Ainsi, il subsiste de multiples possibilités d’affaires dans l’agriculture, l’élevage, la pêche et la pisciculture, sous-tendues par de multiples avantages fiscalo- douaniers. Les perspectives du secteur agricole concernent, entre autres, la création d’une banque agricole et d’une filière de production d’aliment de bétail ainsi que le développement des chaines de valeurs », a fait savoir Denis Sassou-N’Guesso.
Sur l’exploitation forestière et l’industrie du bois, le Président de la République a expliqué aux entrepreneurs francophones réunis à Brazzaville, que le potentiel des essences commercialisables s’élève à 170 millions de mètres cubes, ce qui permet d’extraire 2 millions de mètres cube de bois par an, sans remettre en cause la capacité de régénération et la durabilité de la forêt.
« L’acquisition d’un permis d’exploitation des ressources forestières est soumise à une procédure simplifiée. Le Congo offre aussi de possibilités d’investissement dans les secteurs des hydrocarbures, des mines et de l’énergie. Les perspectives de production en hydrocarbures liquides vont au-delà de 50 ans avec des réserves prouvées. Sur les 20 prochaines années, les réserves prouvées de gaz naturel du Congo sont d’environ 200 milliards de Standard mètres cubes. En outre, le sous-sol congolais recèle d’un fort potentiel minier avec de gisements de classe mondiale. Les réserves prouvées de fer sont d’environ 15 milliards de tonnes dans les départements de la Sangha, de la Lékoumou et du Niari. Pour la potasse et le phosphate, les réserves prouvées sont respectivement d’environ 4 milliards et 684 millions de tonnes. Celles de poly-métaux (étain, cuivre, zinc, plomb) sont estimées à 16 millions de tonnes », a indiqué le Président congolais.
« Pour soutenir la transformation de nos potentialités minières et contribuer à l’industrialisation de notre pays, il est nécessaire de renforcer la disponibilité en électricité par la construction des infrastructures énergétiques, telles les barrages hydroélectriques et les dispositifs d’énergie solaire. Fort de ses richesses naturelles, le Congo considère l’essor de l’industrie comme l’un des piliers majeurs de son économie, capable de permettre l’émergence d’un secteur privé dynamique et créateur de richesses. En vue d’accélérer la diversification de l’économie, le gouvernement procède à la mise en place des zones économiques spéciales à : Pointe-Noire sur les industries pétrolières chimiques et minières, Brazzaville pour les matériaux de construction et les productions agricoles, Oyo-Ollombo sur la pêche, l’agriculture et l’agroforesterie, Ouesso sur le bois, le café, le cacao et le palmier à huile. Le régime applicable à ces espaces de création d’emplois et de richesses octroie aux investisseurs des avantages, tels : la fourniture d’électricité à un coût raisonnable, des matières premières disponibles, notamment le bois et le gaz, la présence d’un port maritime en eau profonde à Pointe-Noire, une fiscalité favorable, la facilitation des formalités administratives », a souligné Denis Sassou-N’Guesso.
Selon le Président de la République, le gouvernement s’efforce d’améliorer le climat des affaires et d’encourager un dialogue permanent public – privé, ce qui a conduit, en l’occurrence, à la création d’une agence de promotion des investissements. Les facilités d’entreprendre et d’investir sont garanties par des codes et autres instruments attractifs de régulation.
A ce propos, pour une « justice juste » à l’effet d’instaurer un environnement d’affaires sain, notre pays dispose de tout un arsenal juridique de veille et de répression. Il s’agit, notamment : Du Conseil supérieur de la magistrature, de la Haute cour de justice, de la Cour des comptes et de discipline budgétaire, de la Haute autorité de lutte contre la corruption, de la Commission nationale de transparence et de responsabilité dans la gestion des finances publiques, de l’Inspection générale d’Etat. Sur la question de l’impôt, Denis Sassou-N’Guesso a mentionné l’application d’une fiscalité de plus en plus incitative, assortie de conventions attractives.
« A l’évidence, trop d’impôt tue l’impôt. Mais, trop peu d’impôt tue l’Etat et le non-Etat tue l’économie et le pays. Fort de ces précieux enseignements, le Congo observe le principe édicté par notre sagesse populaire selon lequel ‘’le milieu est le chemin le plus sûr’’. Sur la réglementation douanière et fiscale, Nous nous employons à rechercher l’équilibre et le juste milieu afin que le Congo et les entrepreneurs collaborent dans le cadre de partenariats gagnant-gagnant, mutuellement avantageux », a affirmé le Chef de l’Etat.
Après Paris en 2021, Abidjan en 2022, Québec en 2023 et Marrakech en 2024, Brazzaville accueille, ce jeudi, la 5e édition de la Rencontre des entrepreneurs francophones sous le thème : « Francophonie économique : bâtir ensemble une croissance partagée ».
La présente Rencontre constitue un cadre efficient d’échange d’expériences qui stimule la collaboration inter-entreprises, facilite les synergies et explore les opportunités d’affaires. La réalisation de ces objectifs appelle à la promotion et l’instauration de partenariats public-privé et privé-privé pertinents et efficaces, pour des économies fortes, résilientes et intégrées dans l’espace francophone.
Qu’il s’agisse de la digitalisation et du financement de l’économie, des infrastructures ou de l’intégration économique, les problématiques soumises à l’attention des entrepreneurs francophones au cours de cette rencontre figurent parmi les piliers de notre Plan national de développement, 2022 – 2026.
Cette rencontre est organisée par l’Alliance des Patronats Francophones (APF) en partenariat avec Unicongo. Elle s’inscrit comme un rendez-vous incontournable pour les acteurs économiques de l’espace francophone.
La REF francophone réunit chaque année des chefs d’entreprise, des représentants institutionnels et des organisations patronales issus des cinq continents. Cette plateforme unique permet de renforcer les synergies, d’encourager les échanges et de construire des partenariats stratégiques au sein de la francophonie économique.
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Jean-Jacques Jarele SIKA / Les Echos du Congo-Brazzaville
Photos : DR