CFCO : Les infrastructures sont vraiment vétustes, les équipements font peine à voir (Ingrid Olga Ghislaine Ebouka-Babackas)

La ministre des Transports, de l’Aviation civile et de la Marine marchande, Ingrid Olga Ghislaine Ebouka-Babackas, a constaté avec amertume, lors de sa visite de travail sur les principaux sites du Chemin de fer Congo-océan (CFCO) à Pointe-Noire, des infrastructures vétustes, des équipements en mauvais état et un personnel qui, malgré des conditions difficiles, continue de faire preuve de courage et de détermination.

« Les infrastructures sont vraiment vétustes, les équipements font peine à voir. Pourtant, les cheminots font preuve d’un courage exemplaire pour maintenir l’activité ferroviaire malgré ces conditions déplorables », a déclaré Ingrid Olga Ghislaine Ebouka-Babackas.

Le Président congolais, Denis Sassou N’Guesso, met en œuvre une politique ambitieuse de modernisation des infrastructures stratégiques du pays. Parmi ces priorités, le Chemin de fer Congo-Océan (CFCO) occupe une place centrale en raison de son rôle essentiel dans l’économie nationale et sous-régionale.

« En matière de transport ferroviaire, il s’agit de moderniser le CFCO pour favoriser l’interconnexion sous-régionale, construire des voies ferrées reliant les zones industrielles et minières au réseau modernisé, ainsi qu’aux cours d’eau navigables du nord du pays », a précisé la ministre des Transports.

Au 31 décembre dernier, l’entreprise comptait 1 619 agents permanents, un effectif en baisse avec les nombreux départs à la retraite.

De plus, le personnel accumule un retard de paiement de 39 mois de salaire, malgré le versement de neuf mois en 2024. Les indemnités de fin de carrière ne sont plus régulièrement versées, créant une tension sociale persistante.

Autrefois, épine dorsale de l'économie congolaise, le CFCO est de nos jours un peu comme abandonné à son triste sort.

Le vieillissement des infrastructures et les investissements trop faibles inquiètent les congolais qui se déplacent au quotidien sur la ligne Pointe-Noire - Brazzaville longue de 510 km.

Les boulons, les rails du Chemin de fer Congo-Océan ne sont plus sous surveillance renforcée après plusieurs déraillements.

Tous les bâtiments sont quasiment en ruines et très délabrés. Le constat à ce niveau est très amer. Des agents travaillent dans des conditions difficiles.

Aujourd'hui, de bonnes raisons de réfléchir à l'immense effort de reconstruction du CFCO existent. D'autant que les causes de la mort lente de ce chemin de fer sont connues. La densité des pluies du climat équatorial de la sous région, avec toutes leurs répercussions sur l'environnement, déstabilise les sols sur lesquels ont été fixés les rails.

De nos jours, la voie ferrée, soumise à un trafic important, n'est entretenue que par des moyens de fortune. Le CFCO ne produit plus suffisamment de ressources pour changer, comme il l'aurait souhaité, les rails et les traverses. Renouveler le ballast, les locomotives et les wagons est encore plus complexe et compliqué. Sur certains tronçons du CFCO, la circulation des trains est devenue périlleuse.

Au moment où bruisse la rumeur d'un projet de chemin de fer qui traverserait le Congo, de bout en bout, d'Impfondo à Pointe Noire, le bons sens voudrait qu'on ne laisse pas mourir notre vieille gloire, le Chemin de Fer Congo Océan.

Pour la Nation, la réhabilitation du CFCO serait une plus value importante pour l'économie nationale. Cette voie est devenue un piège pour les trains.

Comme le dirait l'humoriste gabonais, "Tout est à refaire" !

Jean-Jacques Jarele SIKA / Les Echos du Congo-Brazzaville

Photos : DR