Impôt Forfaitaire de Solidarité Nationale au Congo : le grand rétropédalage du gouvernement

Le gouvernement a annoncé qu’il retirait une mesure,  très toxique et décriée, du projet de loi de finances 2025. Celle-ci prévoyait de prélever, à partir du 1er janvier 2025, 100 FCFA par mois sur les crédits téléphoniques des résidents âgés de 18 ans et plus. 1200 FCFA par an et par citoyen, soit environ 6 milliards de FCFA par an.

Au Congo-Brazzaville, le téléphone portable est devenu un outil incontournable, en particulier pour les jeunes élèves et étudiants qui, faute de pouvoir s’offrir des ordinateurs, l’utilisent pour faire des recherches, suivre des cours en ligne et accéder à des informations pédagogiques. Cette réalité rend d’autant plus sensible l’impact de l’impôt forfaitaire de solidarité nationale, puisque le prélèvement sur les crédits téléphoniques pourrait avoir des conséquences sur l’utilisation du téléphone comme outil de travail pour cette tranche de la population.

Son impact sur les jeunes, qui utilisent leurs téléphones comme outils d’éducation, et sur les populations les plus pauvres, nécessite donc une réflexion approfondie, surtout dans une année préélectorale comme celle de 2025.

C’est dans ce contexte que le gouvernement congolais a finalement revu sa copie initiale afin de ramener tous ces aspects au laboratoire, en vue de déterminer d’autres mécanismes plus adaptés devant permettre aux citoyens congolais de contribuer à l’assainissement de leurs milieux de vie respectifs.

C’est en fait, l’ensemble du point 39 du paragraphe 3, relatif aux dispositions fiscales et douanières nouvelles, instituant l’impôt forfaitaire de solidarité nationale qui est retiré du projet du budget de l’Etat exercice 2025.

La mise à l’écart dudit projet, résulte de deux courriers adressés en date du 19 octobre 2024 par le ministre du Budget, des comptes publics et du portefeuille public, respectivement au président de la commission économie, finances et contrôle de l’exécution du budget de l’Assemblée nationale et ; au président de la commission économie et finances du Sénat, signifiant que le gouvernement entend réexaminer cette question.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville