Congo : La société Averda en difficulté, des centaines d’emplois menacés

Finis les coups de klaxon et les énervements derrière le camion ! Ces dernières semaines, les nuages s’amoncellent au-dessus de la société Averda. La société privée chargée de collecter les ordures ménagères à travers les quartiers populaires de Brazzaville et Pointe-Noire, a enfin pris la décision de placer ses agents en chômage technique, un dispositif crucial pour les entreprises en difficulté temporaire. Il permet de réduire ou suspendre l'activité des salariés sans les licencier, tout en leur garantissant une compensation partielle. Ce mécanisme aide les employeurs à traverser des crises passagères tout en conservant leur personnel qualifié. Les règles qui encadrent ce dispositif, les conditions d'éligibilité et les modalités d'indemnisation sont conçues pour équilibrer les besoins des entreprises et la protection des salariés.

Averda ayant alerté les autorités se trouve aujourd’hui devant ce défi qui est hors de son contrôle. Brazzaville et Pointe-Noire croulent ainsi sous le poids de la saleté.

Les éboueurs sont en grève générale illimitée et sans service minimum depuis septembre dernier, car ils ne perçoivent plus leur salaire depuis plus de trois mois.

Quartiers et différentes rues sont parsemés d’ordures. Une situation qui n’est pas sans risque pour la santé de la population car plusieurs zones font face à une insalubrité accrue.

Pour Averda qui a la plus grande part du marché, le problème se situe au niveau du poids de la dette.

En mai dernier, la directrice de développement des affaires de la société Averda, Sirine Chehaidi, a déclaré que la société court le risque de ne plus faire la collecte des déchets ménagers à Brazzaville et à Pointe-Noire.

Selon une source proche d’Averda, cette société est confrontée à un problème : plusieurs véhicules de ramassage d’ordures sont sur cale. Leur entretien pose problème. L’État ne lui verse plus régulièrement ce qu’il lui doit conformément au contrat signé.

La société privée chargée de collecter les ordures ménagères à travers les quartiers populaires de Brazzaville et Pointe-Noire passe parfois des semaines sans opérer dans certaines zones où des immondices s’amoncellent devant des points sensibles comme les marchés. Les bacs à ordures débordent aussi le long des principales artères, qui se rétrécissent par endroits.

Alors que les agents de la société Averda sont toujours en grève à Brazzaville et que les poubelles s’accumulent dans plusieurs arrondissements de la capitale congolaise, confortés par l’interaction Force publique-population à laquelle ne cesse d’appeler le Président Denis Sassou-N’Guesso, chef suprême de Armées, sur instruction du ministre de l'Intérieur, de la Décentralisation et du Développement Local, Raymond Zéphirin Mboulou, et sous la direction de la DGFE que dirige le commissaire colonel-major Michel Innocent Peya, des éléments de la DGFE ont entamé mardi 22 octobre 2024, des opérations d’assainissement à travers les artères de la ville de Brazzaville, pour améliorer la qualité de vie des citoyens de la première ville du Congo notamment, en matière de salubrité urbaine. Une grande première au Congo-Brazzaville.

Les opérations de salubrité se sont concentrées sur des zones souvent négligées, où les dépôts d’ordures et l’absence d’entretien étaient devenus un problème récurrent notamment, à la morgue du CHU de Brazzaville, sur le boulevard Alfred Raoul, à Mfilou, Massengo, Mikalou et NKombo...

Jean-Jacques DOUNDA / Les Echos du Congo-Brazzaville