Congo – « L’Afrique au féminin » : Un plaidoyer de Michel Innocent Peya pour la pleine citoyenneté de la Femme

Dans le combat pour l’émancipation de la Femme africaine, de nombreuses avancées ont été accomplies depuis des décennies. Pourtant en dépit de ces avancées qui garantissent les droits de la Femme, il y a encore en certains endroits du continent africain, la survivance de ces pratiques qui restreignent la place de la femme et surtout le rôle qu’elle peut jouer, non seulement en tant qu’Être humain, mais en tant que citoyenne libre. À travers sa publication « L’Afrique au féminin », parue chez l’Harmattan, Michel Innocent Peya met en lumière le droit qu’à la Femme, de participer à la discussion sur les questions relatives à la politique, à la gestion des affaires publiques, à la paix et au développement de l’Afrique. À l’occasion du 8 mars, journée de la Femme, nous avons revisité ce livre qui interpelle, par delà les mots.

Même s’il destine la plupart de ses ouvrages à des sujets axés sur la lutte contre les changements climatiques, Michel Innocent Peya ne s’interdit aucune thématique.

Écrivain-chercheur, il interroge la Nature et les Hommes, à travers des expériences de recherche. Il vérifie la viabilité des postulats établis théoriquement, au point d’en juger des effets réels sur l’Homme et son milieu.

En ce mois de la femme, revisitons le livre « L’Afrique au féminin » de Michel Innocent Peya.

Prenant à bras-le-corps la question du leadership de la femme africaine, Michel Innocent Peya casse certains codes ancrés dans la mémoire collective, par des approches innovantes.

Mettant en avant le leadership dont est capable la femme africaine, l’écrivain assoie la particularité de son point de vue sur l'originalité de ses observations.

Ces observations épousent bien la volonté affichée par l'épouse du chef de l'État congolais, Antoinette Sassou N'Guesso, qui entre autres actions, promeut le leadership féminin, à travers son association "Congo-Assistance".

Et de démontrer que l’image traditionnelle de la femme africaine placée volontairement à la périphérie de la gestion des affaires publiques par les hommes sur la base des prétextes culturels, connait une légère amélioration.

Nkosazana Dlamini-Zuma a correctement dirigé la Commission de l’Union africaine, du 15 octobre 2012, au 30 janvier 2017.

Catherine Samba-Panza, Chef de l’État de transition de la République centrafricaine du 23 janvier 2014 au 30 mars 2016, a réussi à maintenir la paix là où les hommes se déchiraient.

Ellen Johnson Sirleaf a été Présidente de la République du Libéria, du 16 janvier 2006 au 22 janvier 2018. Elle a dirigé son pays avec une compétence incontestable. Le prix Nobel de la paix lui a même été décerné en 2011.

En dépit des percées remarquables de ces femmes citées en exemple et de bien d’autres encore, Michel Innocent Peya relève que le débat sur le leadership féminin demeure toujours d’actualité en Afrique.

Même si dans la plupart des États africains, les législations prônent la parité ou l’égalité des droits, il n’en demeure pas moins que les deux sexes participent inégalement à la gestion de la chose publique.

Une façon pour Michel Innocent Peya de dire comme Simone de Beauvoir qui relevait en son temps : « partout où il peut exister, le statut de la femme est encore le fruit d’un cerveau masculin ».

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville