Jean-Jacques Jarele Sika sur la tombe de Kaki Disco le "Roi de la danse Oriengo"

Huit (08) ans jour pour jour après la disparition de l’artiste gabonais, Kaki Disco, le "Roi de la danse Oriengo", le journaliste-animateur et producteur, Jean-Jacques Jarele Sika, qui a largement contribué à la promotion de ses œuvres phonographiques, s’est recueilli sur sa tombe à Lébamba, lors de son séjour dans la capitale départementale de la Louetsi wano dans la province de la Ngounié au Gabon.

L'artiste gabonais Kaki Disco est décédé le dimanche 3 septembre 2017 à Bongolo, dans le sud du Gabon, à l'âge de 53 ans. Son vrai nom était Antoine Mouyamba, et il a quitté le monde des vivants des suites d'une maladie.

Kacky Disco est un artiste gabonais qui est connu à l’international. On l’appelle également le maître du rythme Ikoda, et des danses Oriengo et Matsuaka-matsuaka.

Né le 5 août 1964 à Boussombi par Lébamba, le futur Kacky Disco, Antoine Biyamba de son vrai nom, se confectionne, dès l’âge de 8 ans, une guitare à 4 cordes. Très bricoleur et s’inspirant des pochettes de disques, il finit par fabriquer de la même manière une batterie et d’autres guitares. Il crée ainsi sa première formation musicale vers 1978. Ce petit orchestre artisanal devient, vers 1984, les «Itammoniens». Ils animent alors certaines cérémonies dans leur localité.

Lorsqu’il arrive à Libreville, à la faveur d’un recrutement dans l’armée, Kacky Disco tombe des nues : les guitares ont 6 cordes ; il réalise que son bagage musical n’est qu’au point zéro. Il lui faut apprendre. Avec sa première solde, il s’achète une guitare et, pour se former aux côtés de vrais musiciens, il s’engage comme roadie (bagagiste) dans le groupe d’animation Missema. Il fera tour à tour la même chose avec les groupes Bomamè et Moukoga. Dans ce dernier groupe, il apprend la danse et observe méticuleusement le soliste Sita Mbélé pour en reproduire les accords, une fois rentré chez lui. Il finit par devenir le guitariste d’accompagnement de ce groupe d’animation.

Le destin veut qu’à la faveur d’une formation militaire, Kacky Disco se retrouve au Zaïre (actuelle RDC) en 1989. Il y intègre un orchestre de quartier et améliore sa technique instrumentale. Lorsqu’il revient au Gabon, les groupes d’animation ont cessé d’exister. Il décide alors de monter sa propre formation. Mais, doutant de sa voix, il hésite à chanter. Il se décomplexe en France, où il se retrouve en 1993, en regardant chanter Jacob Desvarieux. De retour au pays il joue avec Nduma système. Il signe Itsana, le tube de ce groupe en 1994/95. Cette chanson le révèle au public gabonais. Deux ans après, les studios Kage Pro le convient à créer les Codos. Encore une fois, ses chansons deviennent des tubes. Notamment Ikoda et Matchui Madiba. Parallèlement aux Codos, il crée en 1998 Mukeka Vision, son propre groupe, et publie, en 2000, Bia Sala, un album solo dont le titre phare Apindi-Apindi rencontre un vif succès. En 2004, dans Opération Ngéné, album des Codos, il compose Petit Modèle qui est censuré, du fait d’un vidéo-clip jugé obscène. Kacky Disco est en effet un promoteur de la danse Oriengo créée par un Gabonais dénommé El Matador. Par ailleurs, il entretient la mémoire de Paul-Marie Mounanga, l’un des pionniers de la musique gabonaise moderne dont il a interprété Panza Bitsaka dans le dernier album des Codos.

L’artiste qui a sorti entretemps d’autres albums dénommait sa musique le Maniexe Mode et l’Ikoda, un genre de zouk local également appelé Bol. La fusion de ces deux rythmes donnait le Matsuaka-Matsuaka. Une expression qu’il a fini par ne plus utiliser, préférant se faire appeler le King, le catalyseur, le commandant en chef de l’Oriengo.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville