Congo-Portrait : Jordy MBJR, un artiste hors pair

L'artiste Jordy-MBJR, à l'état civil Mouyéké Bikou Jordy Rodel est un peintre, décorateur, sculpteur en corne de bœuf et danseur professionnel. Il est propriétaire d'un atelier de peinture "Art-Mur". Qui veut simplement dire, l'art qui est mûr, la beauté artistique, ce qui est joli. Ce n’est pas de l'art qui est arrivé à maturité, c'est plutôt un art qui est comme une armure, un bouclier pour le peintre. Selon l'artiste MBJR, les initiales de son nom veulent dire, être humble. Ça caractérise l'humilité. L'art pictural, c'est-à-dire la peinture est sa première passion qu'il pratique au quotidien. Jordy pratique la danse, spécialement la Rumba et la Salsa, qu’il enseigne dans son centre chorégraphique. Il fait également du Slam.

Dès sa tendre enfance, à son bas âge, Jordy dessine à même le sol. Il s'amuse à faire des dessins sur du sable mouvant et captive ses aînés. Il aimait à dessiner les animaux domestiques et les oiseaux de la bassecour.   Ces dessins étaient tellement attrayants que, même à l'école, les maîtres lui demandaient de dessiner les croquis et les cartes géographiques au tableau. Les amis et condisciples élèves se permettaient de lui confier des tâches épistolaires. Puisque Jordy avait une très belle écriture, les amis lui demandaient de leur écrire des lettres de toute sorte, notamment, les lettres dites ’’sentimentales ou d’amour.’’ Il fut un grand spécialiste en Morceaux choisis que tout élève du CM2 devait avoir pour présenter son oral en CEPE, afin d’obtenir le Certificat d’Etudes Primaires Elémentaires.

Sa source d'inspiration première est le vécu quotidien.  « Parce que je suis dans la vie, le monde qui m’entoure. Pour moi, je dis toujours que l'art n'est pas gratuit, le vécu, on peut le transformer en un truc artistique. Donc, c'est le même vécu que nous vivons, par exemple, si on veut dessiner une voiture, mais on ne peut pas dessiner toute une voiture, on choisit les parties visibles de cette voiture », expliquer souvent Jordy.

« Je trouve mon inspiration dans la rue, dans les conversations, dans les échanges au quotidien », aime-t-il à faire savoir.

En ce qui concerne l’art pictural, sa peinture, Jordy expose souvent ses tableaux de peinture à l'IFC (Institut Français du Congo) ex-CCF, au Centre Culturel Zola, aux Ateliers Sam et partout ailleurs. Jordy n’est pas que peintre-décorateur, il est également sculpteur en corne de bœuf, en noix de palme aussi.

 Par ailleurs, Jordy Rodel fait également du Slam, qu’il appelle lui, du mot-oral, de l’écriture à la scène, donc, un mot écrit qui devient déclamé. Selon lui, étymologiquement, le slam n’est autre que de la poésie urbaine, cette fois-ci, c’est de la poésie de la rue, c’est-à-dire, tout ce qu’on voit, c’est ce qu’on raconte avec des normes précises.

« Pour moi, je définis le slam comme un mot prêté à auprès de quelqu’un. C’est de parler à la place de la personne ou des poètes des temps actuels par exemple, parlent à leur place », affirme-t-il habituellement.

Il écrit souvent ses textes, qu’il parfais au jour le jour. Autrefois, il y a une poétesse, une Canadienne, Louise Hudon, qui lui avait confié certains de ses textes que je mets souvent en exergue.

Avec le slam, le slameur Jordy a plusieurs spectacles, un peu partout, dans les écoles, lors des mariages et anniversaires, etc.

« En fait, le slam a pour essence, le partage, ce que j’ai, je vous le donne. Vous vous me donné vos oreilles et moi, je vous donne ma parole. C’est ça le slam », dit-il avec insistance.

« Certes, il y a de ceux qui font accompagner les textes de slam avec des sonorités musicales, sous fond sonore, mais avant tout, le slam est, a capela », souligne-t-il. 

A noter que les Ateliers Art-Mur sont situés au contre-rail de la frontière, dans le 4e arrondissement Moungali, à l'entrée de Diata. Les contacts sont : 06.611.72.27, c'est également le numéro WhatsApp ; Facebook : jordymbjr.

VALDA SAINT-VAL / Les Echos du Congo Brazzaville