Congo – Attentat du DC-10 d’UTA : 33 ans déjà !

Il y a 33 ans, le 19 septembre 1989, le vol UTA, UT 772 reliant Brazzaville à Paris via N'Djaména fut victime d'un attentat à la bombe. L'avion explosa au-dessus du désert du Ténéré au Niger, tuant sur le coup les 171 passagers et membres d'équipage, parmi lesquels quatre-vingt et un congolais. Depuis, cette date est marquée par des commémorations en mémoire des victimes.

Mardi 19 septembre 1989, le vol UT772 d’UTA, en provenance de Brazzaville, décolle de N'Djaména à destination de Paris. Vingt minutes après le décollage, à 12 h 30 GMT, le commandant de bord ne signale aucune anomalie à bord au contrôle aérien. Vingt minutes plus tard, il aurait dû entrer de nouveau en contact radio pour signaler la position de l'appareil. Mais, silence radio et l’avion semble avoir disparu des écrans radars.

L’inquiétude grandit à Brazzaville où l’on évoque un probable détournement de l’appareil dont les pirates auraient éteint le transpondeur.

Les recherches sont lacées dans l'après-midi. Un avion militaire français, un Transall C-160 basé au Tchad découvre l'épave le lendemain, à 650 kilomètres au nord de N'Djaména. Il n'y a aucun survivant.

Parmi les passagers se trouvaient le ministre tchadien du Plan et de la Coopération qui se rendait à la réunion du Fonds monétaire international, à Washington, ainsi que l'épouse de l'ambassadeur des États-Unis à N'Djaména.

Le Congo paye un tourd tribu dans cet attentat avec le décès de quatre-vingt et un de ses ressortissants.

L'attentat n'est pas revendiqué. Plusieurs hypothèses sont évoquées par les services français, qui mènent l'enquête.

D'abord la situation géopolitique au Congo, ensuite celle moyen-orientale. Les enquêteurs évoquent l'Iran, le Hezbollah libanais ou encore la Syrie.

Finalement, il apparaît que l'attaque a été organisée par le pouvoir libyen du colonel Kadhafi. Une instruction est ouverte par le Parquet de Paris le 23 septembre 1989.

L'enquête du juge Jean-Louis Bruguière permet d'identifier six ressortissants libyens, hauts fonctionnaires des services secrets et de la diplomatie libyenne.

Un mémorial a été construit dans le désert du Ténéré par « Les Familles de l'Attentat du DC10 UTA ».

Un mémorial existe également à Brazzaville, à l’endroit même où sont enterrées les victimes congolaises.

Chaque 19 septembre, une cérémonie du souvenir y est organisée. Elle implique les officiels gouvernementaux, la direction d’Air France qui a depuis supplanté la compagnie UTA et les familles des disparus.

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville