Brazzaville : Talangaï est devenu un vrai coupe-gorge

«Chauds », « difficiles » ou « sensibles », ces adjectifs sont souvent employés pour qualifier certains quartiers de la capitale congolaise. Mais, au-delà des représentations sociales, des images stigmatisantes et des discours inquiétants, qu’en est-il vraiment de l’insécurité qui règne dans ces quartiers de Brazzaville ? En effet, il y a de plus en plus d’agressions. Certes il y en a toujours eu, mais depuis quelques temps, ça s’aggrave. Et les habitants des quartiers Petit chose et Maman Mboualé, dans le 6e arrondissement de Brazzaville, ne savent plus à quel saint se vouer. Et puis cette violence ne se cantonne plus à la nuit. En plein jour, à n’importe quelle heure, on peut vous tirer votre téléphone, vous arracher la chaine que vous avez autour du cou, vous frapper pour vous dépouiller...

Aux dires des populations victimes d’incidents, parfois violents, il n’existe presque pas de nuits tranquilles, à proprement parlé tant les braquages s’étendent tour à tour d’un quartier à un autre, tel un essaim d’abeilles en perpétuelle quête de butins et au regard des nombreux blessés du fait de l’insécurité, que l’on peut observer au Centre Hospitalier de Talangaï.

Déstabilisé par la consommation de drogue et la pression migratoire, le sixième arrondissement de Brazzaville a basculé dans une violence aux accents latino-américains. Talangaï n'est plus l'Eden du temps d'avant.

L'alcool et les rassemblements musicaux agissent comme des mèches lentes. Les armes blanches comme des détonateurs.

Chaque automobiliste ou presque dispose de sa machette, indispensable face à une nature sauvage. C'est un équipement de sécurité, au même titre que la roue de secours.

Le 30 août dernier, les habitants des quartiers Petit chose et Maman Mboualé ont même interpelé leur député, Isidore Lenga, sur la résurgence de la criminalité. Ils ont appelé également le gouvernement congolais à prendre des mesures qui s’imposent afin de les sécuriser.

Pour contrer la flambée d’actes inciviques dans les quartiers, les habitants souhaitent que les agents de l’ordre soient renforcés dans les postes de police.

Bien plus, si les nombreux cas d’agressions recensés sont le fait des repris de justice, les populations sont en proie d’ignorer la nécessité de se soumettre aux procédures judiciaires, toutes choses qui pourraient véhiculer un regain de violence dans les artères de la capitale congolaise au regard de la crise économique et de la crise sanitaire qui paralysent le pays.

Beaucoup de gens laissent tomber, ne portent pas plainte car ils ont le sentiment que ça n’aboutira pas et qu’ils vont perdre leur temps.

La sureté et la sécurité sont des compétences régaliennes de l’Etat.

Vivement que la sécurité règne à Talangaï !

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville