Congo : Des militants et proches du général Jean-Marie Michel Mokoko envahissent la Maison d’arrêt centrale de Brazzaville

Quelques militants et autres proches du général Jean-Marie Michel Mokoko, en prison depuis près de trois ans, se sont retrouvés très discrètement jeudi 24 octobre 2019, dans la zone de la Maison d’arrêt centrale de Brazzaville pour attendre sa sortie.

Ils sont rentrés quelque peu déçus.

« Sa libération est un acte que nous attendons. Même le voir pendant une semaine nous fera un soulagement », a déclaré un militant.

« On veut le voir être libéré brièvement. C’est tout », a dit une autre militante.

L’ex chef d’état-major de l’armée congolaise va pouvoir quitter provisoirement la Maison d’arrêt centrale de la capitale congolaise pour assister aux obsèques de sa mère décédée le 18 octobre dernier.

Selon une source gouvernementale, les autorités ne s’opposeront pas à la requête déposée par ses avocats auprès de la justice, samedi dernier.

Cependant, le tweet du porte-parole du gouvernement, Thierry Moungalla a suscité la polémique au bord du fleuve Congo. Pour les partisans du général Mokoko, cette intervention du pouvoir est la preuve que ce dernier est bien un prisonnier politique.

Candidat malheureux à la présidentielle de 2016. Arrêté la même année, le général Jean-Marie Michel Mokoko a été jugé et condamné à 20 ans de réclusion en 2017 pour atteinte à la sécurité intérieure de l’État.

C'est le visage fermé que Jean-Marie Michel Mokoko a accueilli le verdict, regardant le président de la cour dans les yeux, impassible, lui qui ne s'est quasiment pas exprimé au cours de ce procès. L'ex-chef d'état-major a dû rapidement quitter la salle d'audience pour être ramené en cellule, le temps tout de même d'échanger un léger sourire désabusé avec ses avocats et de serrer la main de quelques proches.

Le Général à la retraite, visage courroucé, s’est permis, dans les couloirs du palais de justice, de menacer le procureur de la République, Oko Ngakala. « Surtout toi, je t’aurai très bientôt », a lancé le saint cyrien en colère.

Dans un « avis » adopté le 23 août 2018, les experts onusiens qualifient la détention de l’ancien chef d’état-major d’« arbitraire ».

Jack de MAÏSSA / Les Echos du Congo Brazzaville