Congo : Les familles recomposées, le casse-tête des fêtes de fin d’année

Au Congo-Brazzaville, réunir tout le monde à Noël pour une belle soirée ? Pour plusieurs familles recomposées, ce n’est pas aussi simple. Il faut souvent faire preuve de courage, de stratégie et de diplomatie.

C’est au moment des fêtes de Noël que les familles recomposées prennent toute la mesure de leur particularité. Ce moment familial par excellence peut, en effet, s’avérer être un vrai casse-tête.

Chez qui passe-t-on le 24 ? Papa ou maman ? Qui va oser inviter l’ex ou le nouveau conjoint pour un repas groupé ? Pas facile lorsque l’arbre généalogique a des branches qui poussent de partout.

Plus de quatre enfants sur dix vivent aujourd’hui dans une famille recomposée au Congo-Brazzaville.

« Le 24 chez papa, le 25 chez maman. Le 31 chez papa, le 1er chez maman »

«Nous savions que le 24 au soir c’était chez papa, le 25 chez maman. Ma mère a pris l’habitude d’organiser un petit Noël avec les enfants de ses trois compagnons. Quant à mon père, ses quatre enfants étaient présents pour le réveillon. Aujourd’hui, il vit à Pointe-Noire, c’est plus compliqué de se voir», nous a confié Ravi, 20 ans, étudiant à l’université Marien Ngouabi de Brazzaville.

«Je serais chez papa à Noël. Mais on prévoit de se voir, ma mère et moi, en janvier pour s’offrir les cadeaux », nous a dit Jacques Mombo, élève au lycée Chaminade de Brazzaville.

« C’est l’enfer »

De la négociation aux tensions, il n’y a parfois qu’un pas.

«C’est l’enfer, tranche Urbain Malanda, enseignant. La mère de mon fils de 12 ans et moi sommes séparés depuis quatre ans. Jusqu’à maintenant, c’est le 24 chez elle et le 25 chez moi. Quel que soit le parent qui a l’enfant durant la semaine de Noël, on se partage les fêtes », explique le papa de 49 ans.

«J’ai demandé à mon ex l’autorisation de partir la semaine avec notre fils, mais ce fut un non direct. Du coup, c’est tendu entre mon ancienne et ma nouvelle femme. Joyeux Noël quand même », nous a lancé Ludovic Maboulou, agent du Ministère congolais de l’Education nationale.

Plusieurs enfants mineurs vivent dans des familles recomposées, c’est-à-dire où les enfants ne sont pas tous ceux du couple actuel. Nombreux aussi vivent avec un parent et un beau-parent, le plus souvent avec leur mère et un beau-père.

Jack MAÏSSA / Les Echos du Congo Brazzaville