L’ancien ministre congolais de l’Intérieur Alexis Gabou est mort à l’âge de 82 ans en France

Le premier expert congolais en droit constitutionnel et ancien ministre de l’Intérieur, Alexis Gabou, affectueusement appelé « L'encre indélébile », est mort le 12 décembre dernier, à Saint Ouen l’Aumône, en région parisienne, où il résidait depuis plusieurs années.

La nouvelle du décès d’Alexis Gabou a été confirmée par un proche de la famille en France.

Docteur d’Etat en droit, l’ancien ministre est né le 14 novembre 1936 à Brazzaville. Il a fait une partie de ses études au séminaire Mbamou avant de les poursuivre au lycée Chaminade de Brazzaville.

A partir de 1957, il a étudié à la faculté de droit de Nancy, puis à celle de Nantes, en France.

Homme politique reconnu, il a exercé en tant que juriste et occupé de hautes fonctions dans la magistrature congolaise. Il a enseigné au Centre d’enseignement supérieur de Brazzaville, puis à l’Université Marien-Ngouabi.

Les portes de la politique se sont ouvertes pour lui à partir de 1991, après avoir présidé la Commission constitutionnelle et des libertés à la Conférence nationale souveraine. Ainsi est-il devenu, sous la transition, ministre de l’Intérieur et de la décentralisation, dans le gouvernement du Premier ministre André Milongo.

Il avait imposé l’encre indélébile pour la présidentielle de 1992 remportée par le Professeur Pascal Lissouba, candidat de l’UPADS.

L’encre indélébile sert à marquer le doit d’un électeur qui a déjà voté, afin de l’empêcher de voter une seconde voir plusieurs fois.

Après l'avoir essuyé avec le papier affrété pour la circonstance dans un bureau de vote, l’encre avait disparu de son doigt. Comme quoi, l’encre indélébile n’était pas authentique.

Au journal de 20h, sur la télévision nationale, il avait tout de même confirmé,  avec humour,  que l’encre était bel et bien indélébile dans d’autres bureaux de vote de la capitale congolaise et que le scrutin était crédible et transparent.

Avant et après chaque phrase importante, Alexis Gabou raclait toujours sa gorge. Un tic qui avait fait de lui le ministre le plus populaire et le plus célèbre du gouvernement André Milongo.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo Brazzaville