Congo – Religion : Quand le pasteur vérifie la virginité de la mariée avant de bénir l'union

Un pasteur devant ''bénir un mariage'' aurait exigé au préalable de s'assurer devant l'assemblée, de la virginité de la mariée, ce à travers un toucher vaginal quasi gynécologique qu'il a exécuté séance tenante. ''Vite fait et bien fait''.

La scène rapportée est l'objet de plusieurs interprétations dont celle dite la plus fiable serait cet ''examen gynécologique'' que le pasteur fait passer à son ouaille dont il devait bénir le mariage.

S'engouffrant sous la robe de la mariée, le pasteur se serait livré à une besogne des plus expertes pour ses doigts qui commencent à '' prendre goût'' à l'office.

Quelles que soient les interprétations sur ce cliché sur lequel la mariée est visiblement couverte de honte, de nombreux faits interpellent sur l'honnêteté spirituelle de certains pasteurs dont les actes et les pratiques sont sujets à caution, au regard des us religieux et même du décalogue.

Outre le fait que leurs prédications sont parfois fantaisistes et leurs pratiques des plus douteuses, de nombreux pasteurs ne s'empêchent pas de ''révéler'' à des ''sœurs en Christ'' que leur époux ne leur serait pas destiné ou qu'il aurait des mauvaises pratiques susceptibles de mettre leur vie en danger.

''Mauvais travaux'', ''Maisons'', ''Argent de sang'' sont les vocables les plus usités pour appâter les âmes les plus incrédules et dont la délivrance se ferait moyennant le fameux ''argent de sang'' dont le pasteur se gave en toute quiétude, déstabilisant au passage le foyer de la ''sœur en Christ'', satanisant un époux qui bien souvent est innocent de toutes ces incriminations.

Parfois, face aux danger que représenterait le mari aux ''mauvais travaux'', la délivrance de la ''sœur en Christ'' passe par le corps de ''l'homme de Dieu'', oint et débordant du ''Saint-esprit''.

Afin d'avoir leur ''suffisance'' à disposition, de nombreux pasteurs prétexteraient des ''retraites de délivrance'' presque réservées aux ''sœurs''.

Les ''sœurs'' réfractaires sont parfois humiliées en public, lors des cultes et devant l'assemblée, à l'instar de cette dame en qui le pasteur avait trouvé ''le démon de l'impudicité'' et forcée de se dénuder devant l'assemblée.

La suite c'est qu'elle avait dénoncé avoir repoussé les avances du pasteur qui revenait à la charge chaque fois qu'il la croisait avec un homme.

Au moment où s'amorce la lutte contre les antivaleurs lancée au Congo, il est impérieux de moraliser tous les secteurs de la vie nationale, notamment religieuse. Dans ce secteur, entre églises et ''églisettes'', qui prolifèrent dans une omerta savamment entretenue, se nouent des antivaleurs aux conséquences parfois dramatiques. Le temps est peut-être venu d'en réglementer les pratiques.

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville