Congo : Interdiction de fumer dans les lieux à usage collectif

Le gouvernement congolais a pris l’engagement de renforcer la lutte contre le tabagisme en mettant fin à l’exposition forcée à la fumée, et aider ceux qui le souhaitent à s’arrêter de fumer. Un projet de décret portant interdiction de fumer dans les lieux à usage public a été donc adopté, lors du Conseil des ministres du mercredi 12 avril à Brazzaville.

Désormais il est strictement interdit de fumer dans les espaces à usage public ou collectif, dans des lieux de travail, dans les transports en commun ainsi que dans les lieux ouverts ou fermés à usage commun d’habitation.

Il interdit, en outre, la vente et l’offre de vente sur internet ou sur tout autre support électronique, l’usage des produits dérivés par extension des marques de tabac, les activités de parrainage, sponsoring et caritatives, liées à une marque, à une campagne de tabac ou une entité liée au produit tabac.

Tout paquet, cartouche et carton de tabac, de ses produits dérivés et toutes autres formes de conditionnement, d’étiquetage extérieur et intérieur des produits du tabac doivent comporter, sans aucune exception, des mises en garde sanitaires et des images décrivant les effets nocifs de la consommation du tabac, en français et en langue vernaculaire.

Les avertissements sanitaires ne doivent être en aucune manière dissimulés, voilés ou séparés par d’autres indications. De la sorte, le conditionnement doit être neutre, ne contenir au plus que deux couleurs contrastées et rien d’autres.

Cette décision du gouvernement congolais s’inscrit dans la mise en œuvre de la loi n°12-2012 du 4 juillet 2012 relative à la lutte anti-tabac, postule également l’objectif global des pouvoirs publics de protéger nos compatriotes contre les campagnes publicitaires déloyales et dolosives.

Le projet de décret en examen établit les responsabilités des exploitants des points de vente du tabac, des détenteurs des lieux publics, de l’Etat et des collectivités locales et rappellent les sanctions encourues par les auteurs et complices des violations de la législation anti-tabac.

On rappelle que la fumée dérange 80 % des non-fumeurs et plus de la moitié des fumeurs se déclarent gênés par la fumée des autres. Mais par-delà la gêne, c’est avant tout un problème de santé publique qui est posé par le tabagisme passif.

La consommation des produits à base du tabac constitue un important facteur de risque dans la survenue des maladies non transmissibles telles que le cancer, les broncho- pneumopathies chroniques, les maladies cardiovasculaires, les maladies bucco-dentaires.

Outre ces effets sur la santé, le tabac génère également des conséquences socio-économiques avérées en ce sens qu’il entrave le développement, aggrave la pauvreté et affecte toute une famille y compris les non-fumeurs qui sont victimes du tabagisme passif.

Edwige KISSINGER / Les Echos du Congo Brazzaville