Congo – Circulation routière : Un corbillard s'encastre à l'arrière d'un véhicule ''poids lourd'' à Brazzaville

Un corbillard qui n'assurait pas de convoi funèbre est entré en collusion avec un véhicule poids lourd en stationnement sur l'accotement, jeudi sur une artère de la capitale Brazzaville. Protégés par les airbags qui se sont déclenchés à l'issue du choc, le chauffeur et le passager à bord s'en sont tout de même sortis avec de graves blessures. Leurs jours ne seraient pas en danger.

Le corbillard M10 des pompes funèbres municipales de Brazzaville affichera désormais au registre du matériel indisponible. Un choc d'une violence inouïe l'a complètement pulvérisé, le rendant instantanément à l'état d'épave.

En s'encastrant à l'arrière d'un véhicule poids lourd à l'arrêt, le chauffeur du corbillard qui selon des témoins, roulait en excès de vitesse, semblait ne pas avoir le cœur à l'ouvrage, car dépourvue du minimum d'attention indispensable à la conduite, dans un trafic pas du tout fluide.

Certains arguent que le chauffeur n'était pas dans un meilleur état psychologique, car ayant été sermonné auparavant par son supérieur hiérarchique. Ce qui en soi n'est pas une excuse en cas d'accident. Heureusement qu'il n'a pas causé de dommages à un tiers.

Cet accident de corbillard pose une fois de plus le problème des véhicules dits prioritaires, qui, même quand les circonstances ne l'édictent pas, roulent en excès de vitesse, sirène hurlante et gyrophares allumés.

Le code de la route prescrit pourtant que c'est lorsqu'ils sont en opérations ou dans une situation d'urgence que les ambulances, véhicules de police ou de pompiers, acquièrent un caractère prioritaire dans la circulation, les autres véhicules étant tenus de leurs faciliter la fluidité du trafic. Autrement, ils roulent comme tout autre véhicules.

Dans la logique du code de la route, les corbillards ne font pas partie des véhicules prioritaires. C'est l'usage culturel du respect dû aux morts qui leur assure cette priorité.

Hélas, au Congo, le code de la route s'adapte bien souvent à l'humeur du conducteur, voire du policier qui régule la circulation. Chacun déplace son véhicule selon qu'il peut, pour le conduire à bon bord, qu'importe pour certains, l'observance des règles, même élémentaires du code de la route.

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville