Le conseil municipal de la ville capitale avait pris une délibération visant à fermer les marchés pirates qui encombrent les artères principales, les rues et avenues. Alors que l'opération dite de ''déguerpissement'' était sur le point de démarrer, le maire Christian Roger Okemba en a sursis l'exécution par voie de communiqué diffusé dans les médias, sans en donner les raisons.
Guy Marius Okana, premier adjoint au maire de Brazzaville, avait annoncé le 22 mars, au cours d’un échange avec les responsables des associations et les syndicats des commerçants des marchés, le lancement à compter du 1er avril de l’opération de déguerpissement des marchés parallèles qui squattent anarchiquement le domaine public.
Il avait, à cette occasion interpellé les occupants des domaines publics de libérer ces espaces et regagner l’intérieur des marchés, car en rapport avec la note de service du maire de Brazzaville, cette opération serait bientôt lancée.
En fait d'opération, le lancement de celle-ci à été renvoyé sine die par le maire, à travers un communiqué lu à la radio et à la télévision publiques.
Même si nulle raison n'a été avancée sur l'abandon de cette mesure de salubrité, pour des marchés qui parfois aliènent les domaine public de circulation des usagers de la route, beaucoup pensent que le maire a voulu préserver la paix sociale car ces opérations menées parfois avec brutalité, avec le concours des forces de police, peuvent être du genre à déclencher des explosions sociales.
Suite à la situation économique que traverse le pays, de nombreuses personnes se sont improvisées à la vente de tels ou tels autres articles, à même les rues et surtout le soir après leur service, pour arrondir les fins du mois, en attendant un hypothétique salaire.
De nombreux vendeurs occupants les rues et avenues ont salué la décision du maire, voyant en elle l'attitude d'une personne qui vit dans la cité et qui est confrontée à ses réalités, alors que ses prédécesseurs décidaient envers et contre tout, à travers le prisme déformant de leurs bureaux.
Comme pour rendre au maire les civilités de sa compréhension, les vendeurs desdits marchés, tel celui de ''Dragages'' à Talangaï, procèdent au nettoyage des espaces occupés, aussitôt les activités terminées.
Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville