Mayoko, terres entomophages : la révolution alimentaire en marche

Même si l’Asie est le continent le plus connu en matière de consommation des chenilles, sachez que dans les lointaines contrées de l’Afrique, c’est une tradition presque ancestrale. L’exemple le plus proche en est le Congo-Brazzaville. Saviez-vous qu’un des plats favoris des habitants de Mayoko et ses environs, dans le Niari (sud) est composé principalement de chenilles ? Ne pensez pas que cela doit être dégoutant, au contraire, manger les chenilles peut beaucoup apporter à votre organisme.

Comme le disent les nzebis de Mayoko «qui mange une chenille de Mayoko mange un bœuf ».

Près de 90% de cette population mange des chenilles. Ces insectes appelés «Batsombi », le pluriel de « tsombi ». Ils sont consommés frais ou séchés, en sauce, grillés ou en papillote.

Grâce à leur haute valeur nutritionnelle, ces chenilles de Mayoko subviennent aux principaux besoins alimentaires des populations de cette contrée. Elles sont extrêmement riches en protéine et en d’autres nutriments de qualité.

En effet, 100g de chenilles de Mayoko séchées peuvent vous garantir un apport de 53g en protéines, mais aussi d’environ 17g de glucides, et 15g de lipides. Pour ce qui est de l’aspect énergétique, vous pourrez gagner jusqu’à 430 kilocalories pour 100g. Et c’est sans compter sur les nombreux minéraux, très abondants, que l’on peut trouver dans les chenilles.

Ajoutez à cela du potassium, du calcium, du magnésium, du zinc, du phosphore mais aussi du fer et vous avez là un aliment riche et sain inégalable dans le royaume animal.

Manger des chenilles à Mayoko est un peu comme manger une bonne pizza en Europe. Alors si vous comptez donc faire un petit séjour dans le district de Mayoko dans les temps à venir, il ne faut surtout pas hésitez à y goûter car vous pourriez bien en raffoler.

L’augmentation de la population congolaise et le souci de préservation de la planète nous forceraient en effet à changer nos habitudes alimentaires et notamment à remplacer la viande, qui deviendrait un produit de luxe. Les chenilles de Mayoko seraient les bienvenus.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo Brazzaville