Pointe-Noire : Confrontés à des difficultés, les sapeurs-pompiers tirent la sonnette d'alarme

La ville de Pointe-Noire et l'Etat ont pris une part importante dans le grand plan de modernisation de la brigade des sapeurs-pompiers de la capitale économique du Congo. Cet effort significatif, demandé depuis longtemps par la brigade et étalé sur plusieurs années, contribue à remettre à niveau les moyens matériels et humains dont elle a besoin pour intervenir dans de bonnes conditions auprès des Ponténégrins. Cet effort qu'il s'agit de confirmer et d'amplifier était devenu indispensable. Mais depuis quelques années, la charge de travail des professionnels du feu a connu une croissance considérable, le nombre d'interventions quotidiennes a augmenté de plus de 70 % alors que les locaux et les matériels ne sont pas renouvelés.

«Il faut retenir qu’avec l’agrandissement de la ville de Pointe-Noire qui compte actuellement six arrondissements, les trois centres de sécurité civile que compte la ville deviennent insignifiants. Ainsi, je souhaite que les pouvoirs publics puissent avoir un œil particulier en vue de résoudre ce problème pour le bien de la population. En plus de la dotation de Pointe-Noire en véhicules, la construction des postes secondaires de sécurité civile s’impose également à travers les différents arrondissements que compte la ville en vue de réduire le temps d’intervention des sapeurs-pompiers sur les lieux d’accidents », a déclaré le directeur départemental de la Sécurité civile à Pointe-Noire et au Kouilou, le colonel de police Évariste Ndinga dans une interview accordée à nos confrères des Dépêches de Brazzaville.

Outre l’éternel problème du matériel défectueux des sapeurs-pompiers de la ville océane, le colonel Évariste Ndinga a révélé également les embouteillages qui bloquent souvent les véhicules des sapeurs-pompiers en vue d’accéder plus rapidement au lieu d’incendie ou du sinistre sans oublier les distances qui séparent les services des sapeurs-pompiers aux lieux d'accidents et d’approvisionnement des véhicules en eau, le manque des bouches d’incendies dans la ville et bien d’autres encore.

Conséquence, les camions citernes sont obligés de parcourir une très longue distance pour se ravitailler.

On rappelle que Pointe-Noire est souvent victime des incendies spectaculaires. L’habitat précaire, les mauvaises installations électriques, les marmites oubliées au feu par des étourdis, les bougies allumées à proximité des matelas pour faire face aux délestages, sont les principales causes de ces sinistres à répétition.

Récemment, plusieurs dépôts de vente de planches ont été consumés à Mongo-Kamba en face du cimetière, après que le feu se soit déclaré dans l'un d'eux. La violence des flammes a été telle que les riverains qui s'y sont attaqués n'ont pu les maîtriser ni les ralentir.

Dans ce quartier en surplomb à flanc de montagne, l'eau est une denrée rare. Les robinets dans les parcelles servent plutôt d'ornement. Le temps de se frayer un chemin sur cette route de Vindoulou constamment embouteillée, les pompiers sont arrivés en retard au moment où des nombreux dépôts se consumaient déjà.

Jack MAÏSSA / Les Echos du Congo Brazzaville