Rentrée scolaire 2017-2018 au Congo, de nombreux enfants du Pool campent encore dans les forêts

Le 2 octobre dernier, les écoliers ont repris la route de l’école au Congo-Brazzaville pour une nouvelle année scolaire. Après trois mois de vacances, ils sont nombreux, ceux qui ont la joie de pouvoir discuter à nouveau avec leurs camarades de classe. Dans les différents départements du pays, l’ambiance est au rendez-vous, sauf dans le Pool (sud) où de nombreux enfants des districts de Mayama, Kindamba, Vindza, Kimba… campent encore dans les forêts.

Depuis la fin de la guerre civile de 1997 jusqu’en 2012, l’école n’a jamais existée dans ces districts, selon un ancien conseiller départemental du Pool.

«Pour le cas de Vindza, par exemple, pour relancer l’école et ouvrir le petit dispensaire, le député Jean Paul Matsima avait mis la main dans ses poches pendant des années. J’avais pris la relève pendant un an pour payer et les enseignants et les infirmiers. Aujourd’hui ces districts ont été ravagés par la guerre. A Vindza, la population est prise en otage. Personne ne rentre ou ne sort de ce district », nous a confié l’ex conseiller départemental.

La misère des parents ne leur permet pas de préparer la rentrée scolaire de leurs enfants. Ils ne disposent pas d’argent, que ce soit pour l’achat des fournitures scolaires ou pour les frais de scolarité.

Les enfants ne sont pas sûrs d’aller à l’école cette année, pour plus d’une raison.

L’éducation étant le droit de tout citoyen, les enfants de ces districts attendent que la paix revienne dans leur département, afin qu’ils puissent recevoir une éducation digne de ce nom.

On rappelle que le président congolais, Denis Sassou Nguesso a eu une séance de travail avec les sages et notables du département du Pool le 3 octobre dernier à Brazzaville. Les échanges ont porté sur l'étude des voies et moyens du rétablissement de la paix et de la sécurité dans ledit département.

Le président de la République a pris le ferme engagement de créer des conditions pour la sortie des forêts des ninjas. Ils doivent, a-t-il insisté, sortir avec leurs armes même les calibres douze pour que, a-t- il déclaré, l’État les rachète pour leur permettre d’avoir un peu d’argent en vue de se réinsérer socialement.

«Nous allons tous nous mettre à l’œuvre pour créer des couloirs humanitaires sécurisés. Je vous invite, vous qui connaissez les refuges des ninjas de Ntoumi, à aller les sensibiliser que le chef de l’État leur a dit de sortir des forêts. Personne ne sera tué. C’est la parole du père de la nation. D’ailleurs notre Constitution interdit la peine de mort. Je vous parle avec mon cœur ; parce que je suis sans papier devant moi », a indiqué Denis Sassou Nguesso, avant de rappeler que la violence sous toutes ses formes ne contribue guère au développement d’un pays.

De leur côté, les ninjas nsilulu du pasteur Ntoumi ne cessent de formuler des revendications pour compliquer le retour de la paix et la sécurité dans le département du Pool. Ils posent un préalable à toute discussion avec le pouvoir de Brazzaville : le retrait de la force publique dans toutes les zones des combats dans le Pool, l’annulation du mandat d’arrêt contre leur chef Ntoumi et ses collaborateurs, la libération sans conditions de tous les prisonniers politiques et la convocation d’un dialogue inclusif sous l’égide de la communauté internationale.

Germaine Mapanga