L’infection VIH-Sida est actuellement dans une «phase d'implosion ». Le taux de prévalence national est estimé à 5 % (Env. 250.000 personnes) avec des disparités d'une ville à l'autre : Brazzaville (03,3%), Pointe-Noire (09,9%), Ouesso (05,0%), Dolisie (11,3 %), selon les études menées par le Conseil National de lutte contre le Sida au Congo (CNLS).
Pointe-Noire, la capitale économique du Congo, est désormais une ville à haut risque en ce qui concerne l'infection VIH-Sida. Le nombre de personnes touchées par l'infection est compris entre 90 000 et 150 000, avec une tendance à la féminisation, précise la même source.
Parmi les causes de la propagation vertigineuse et inquiétante du Sida à Pointe-Noire, il y a entre autres, la divulgation des films pornographiques dans les cinémas de fortune a banalisé l'activité sexuelle très précoce des jeunes gens de 10 à 12 ans et qui devient une espèce de jeu d'enfant, la misère des ménages aussi demeure une des causes principales de la propagation de l'infection chez les jeunes.
Lorsqu'on observe cette frange de la population, on se rend bien compte que beaucoup de jeunes filles sont poussées très tôt vers la prostitution, pour avoir de quoi manger disent-elles.
Le Congo a connu également plusieurs guerres civiles (1993 - 1997 – 1998). Elles ont favorisé un déplacement massif de populations fuyant les combats à Brazzaville vers Pointe-Noire, l'unique ville à n'avoir pas été touchée par les conflits armés. Ce brassage de populations de Brazzaville et Pointe-Noire a multiplié par deux le taux de prévalence.
Le gouvernement congolais est à pied d’œuvre pour inverser ces tendances. Depuis plus de 20 ans, il a décrété la gratuité des ARV.
Le Congo compte à ce jour 38.500 personnes séropositives éligibles aux ARV, dont 17.884 adultes et 1.452 enfants sont sous traitement aux antirétroviraux actuellement pris en charge dans 56 sites sur 77 prévus.
Edwige KISSINGER