Les élèves des lycées Victor Augagneur et Bernard Poaty de Pointe-Noire ont été dispersés par la police à coups de tirs de gaz lacrymogène ce lundi.
Au Lycée Victor Augagneur où les élèves ont été le plus touchés, nombreux d'entre eux étaient sur les terrains de sports, d'autres suivaient les cours en classe.
Privés d'air, dans des classes au demeurant mal aérées, élèves et enseignants ont été fortement incommodés.
Au bord de l’asphyxie, les plus fragiles, en majorité des filles, se sont évanouies. Ceux-ci ont été pris en charge par leurs collègues, sans réelles notions de secourisme.
D'autres, dans leur fuite ont contracté des blessures diverses. D'autres encore ont perdu l'essentiel de leurs fournitures scolaires ou ont été choqués, rentrant en pleurs à leur domicile.
À l'origine de cette charge policière jugée par de nombreux parents d'élèves en colère, inadaptée en milieu à forte concentration humaine, un différend de voisinage entre les élèves des deux lycées qui se font presque face.
Les violences et troubles de la semaine dernière avaient conduit à des heurts occasionnant des blessures diverses chez les élèves, ainsi que des actes de vandalisme.
Alors que l'on croyait la situation apaisée, les élèves des deux établissements qui empruntent le même itinéraire chaque matin se livrent à une provocation ouverte en se lançant des invectives et autres injures dégradantes.
Informée de la reprise des tensions, la police est arrivée sur place, accueillie par des jets de pierres des élèves survoltés.
Face à la provocation, la police a chargé.
Une fois les élèves dispersés, les policiers sont repartis sans porter assistance aux blessés, presque indifférents face aux dégâts occasionnés.
Cette attitude a été décriée par de nombreux riverains qui se sont portés au secours des élèves touchés.
Bertrand BOUKAKA
