Congo-Liberté de presse : Journalisme et Ethique Congo (JEC) lance un appel d’aide à la presse locale au Gouvernement

Prélude à la journée du 3 mai, date dédiée à la liberté de la presse dans le monde, l’ONG Journalisme et Ethique Congo en sigle JEC, a organisé une conférence de presse, ce vendredi 2 mai 2025 dans la salle du Centre d’Information des Nations-Unies (CINU) de Brazzaville. Sous les auspices du Bureau Exécutif, dirigé par Arsène Séverin Ngouela. Une déclaration a été lue par Rosie Pioth, dans laquelle l’organisation professionnelle fait un état des lieux des médias de la place, la lutte pour la liberté de la presse et de leur indépendance demeure la préoccupation quotidienne de cette organisation professionnelle. Evoque quelques préoccupations pour la défense des droits des journalistes et revendique Le Bureau exécutif sollicite du Gouvernement de la République, un fonds d’appui aux organes de presse.

Eu égard les innombrables difficultés financières rencontrées par la presse nationale, Journalisme et Ethique Congo émet le vœu au Gouvernement d’octroyer des subventions et des subsides aux médias locaux, pour leur permettre d'exercice le métier en toute liberté.

La presse est un secteur vital qui nécessite des moyens adéquats et conséquents pour son exercice. « C’est vrai, sans argent, il n’y a pas d’entreprise de presse. Dans un pays où le marché de la publicité est très étroit et orienté, bien évidemment, les médias tant que publics que privés ne peuvent survivre. La Redevance audiovisuelle, la RAV, qui a fait l’objet de tant de discours officiels, de réclamation des médias, n’a jamais été reversée depuis 22 ans », révèle la déclaration.

 Au regard de la loi des finances 2025, cette RAV est désormais supprimée. Elle est néanmoins remplacée par le Fonds d’Appui aux organes de presse. Ce qui pourrait changer ici, c’est la clé de répartition de ce fonds, élargi à tous les organes de presse de notre pays.

En outre, Journalisme et Ethique Congo demande au Gouvernement qui a pu créer ce Fonds d’aller jusqu’au bout des choses, en mettant en place une commission partenaire composée du Ministère de tutelle, du Conseil supérieur de la liberté de communication et des organisations professionnelles. Cette fois-ci, il faut nommer ce fameux régisseur du fonda au Trésor.

« Sans argent, la presse libre ne pourrait s’éclore. Cette ONG professionnelle dénommée JEC demande des financements crédibles, prévus par le gouvernement et validés par le Parlement. L’argent politique, a l’instar des perdiems donnés aux journalistes à chaque événement est une palie, un poison, qui ronge la presse congolaise. Nous voulons une subvention régulière, légale et inscrite dans le budget de l’Etat, comme on le voit dans de nombreux pays de la sous-région ou du continent africain, souvent pas si riches que le Congo. C’est ici, une fois de plus, l’occasion pour le JEC de rappeler au Premier Ministre, chef du gouvernement les engagements pris dans ce sens depuis le 3 mai 2024. La presse n’a reçu aucun Radi, et elle continue d’attendre, néanmoins elle espère … vivoter encore longtemps face la précarité. L’aide à la presse doit être une réalité au Congo. Cela fait des années qu’on en parle, mais rien ne se fait », a détaillé Rosie Pioth.

Il faut signaler qu’avec zéro journaliste en prison ou assassiné, le Congo connait quelques avancées dans les grandes batailles en termes de liberté de presse. Mais son classement RSF (Reporter Sans Frontière) passe de 69 à 71 position. Aussi, pendant que le monde célèbre la 34e journée internationale de la liberté de presse le 3 mai 2025, Journalisme et éthique Congo (JEC) fait état des grands, complexes et nombreux défis à relever pour l’éclosion d’une presse.

Placé sur le thème « informer dans un monde complexe : l’impact de l'intelligence artificielle sur la liberté de la presse et des médias », cette journée permet au directeur du Bureau Exécutif de JEC de relever qu’au Congo et ailleurs, « on ne peut presque plus rien faire sans consulter l'IA (intelligence artificielle) : la recherche ou la collecte des informations, la manipulation des données et la vérification ou l’authentification des sources et des faits, passent désormais par cet outil. 

A travers cette déclaration de JEC, Rosie Pioth encourage en effet l’adaptation aux évolutions technologiques, alerte que le métier de journaliste n'est pas un travail des automates. « Le journaliste est humain, a des émotions et vit dans une société où il y a des lois. C'est là qu'intervient la responsabilité des journalistes face à l'intelligence artificielle. Il faut donc y aller, pas comme des robots, mais comme des professionnels nantis d'une éthique et d'une déontologie », a-t-elle averti. 


JEC s’alarme que « la presse écrite est quasiment en disparition dans le pays, foudroyée par une crise économique, accentuée pendant la Covid 19 en 2020. On compte aujourd'hui, dans les kiosques de Brazzaville, un Quotidien, un Bihebdomadaire, et un Hebdomadaire. Le reste des parutions viennent occasionnellement. Salue la montée en puissance des médias en ligne, mais déplore l’attitude de certains acteurs de cette presse ».

‎Pour éviter d'éventuelles dérives, le bureau exécutif du JEC a exhorté les journalistes à faire preuves de responsabilité dans le traitement des informations surtout à l'approche de l'élection présidentielle de mars 2026. Un appel a été lancé à tous les journalistes d’adhérer au JEC, en vue de mener le combat pour l'émancipation de la presse congolaise.

Une fois de plus cette année la commémoration de la journée internationale de la liberté de presse sera décalée pour le 9 mai prochain, selon un communiqué du Conseil supérieur de la liberté de communication de notre pays.

VALDA SAINT-VAL/Les Echos du Congo-Brazzaville

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