Enfin au Congo-Brazzaville, le vide juridique a été comblé. La proposition de loi initiée par le vénérable sénateur, Julien Ignace Matété Mounoi, médecin de formation, rapporteur de la Commission Santé, Affaires Sociales, Famille et Genre que préside le vénérable sénateur Jean Roger Ekoundzola, a été examinée et adoptée avec amendements par le Sénat à la faveur de sa séance plénière organisée jeudi 14 novembre 2024 à 13 heures, sous la haute autorité du vénérable Pierre Ngolo, Président du Sénat.
Dans la présentation liminaire de l'affaire, le vénérable Jean Roger Ekoundzola a expliqué que la PMA est pratiquée au Congo, mais de façon non officielle. La prise d'une loi pour encadrer cette méthode était devenue une impérieuse nécessité.
Dans la lecture du rapport n°01 de la Commission Santé, Affaires Sociales, Famille et Genre par le Vénérable Sénateur Jean De Dieu Kourissa Loufoua, il ressort que l'infertilité est définie comme une incapacité d'un couple (en âge de procréer) d'obtenir de manière naturelle, une grossesse après douze mois ou plus de rapports sexuels réguliers non protégés.
Selon le rapport, l'infertilité impacte considérablement de façon négative les couples affectés, leurs familles et leurs communautés. Une personne en âge de procréer sur six dans le monde est touchée par le problème de l'infertilité, soit environ 17,5% de la population adulte, selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
La République du Congo ne fait pas exception, indique le rapport.
Pour lutter contre ce phénomène, plusieurs thérapeutiques ont été utilisées et la PMA est celle qui a donné de meilleurs résultats, a précisé le vénérable Sénateur Julien Ignace Matété Mounoi au cours de la séance plénière.
La PMA est l'ensemble des pratiques cliniques et biologiques in-vitro ou de toute autre technique ou pratique d'effet équivalent permettant la procréation humaine en dehors du processus naturel.
Le coût de la PMA au Congo varie entre 150.000 francs CFA et 3 millions de francs CFA en fonction des différentes techniques utilisées.
A titre d'illustration, une insémination coûte 150.000 FCFA alors qu'une PMA avec Injection Intra Cytoplasmique de Spermatozoïdes (ICSI) chez une mauvaise répondeuse coûte environ 3 millions de francs CFA.
Le vénérable sénateur Julien Ignace Matété Mounoi a souligné que ces tarifs en usage au Congo sont les moins chers de la sous-région d'Afrique Centrale comparativement avec le Cameroun où une insémination coûte 300.000 francs CFA et une PMA avec ICSI coûte 4.500.000 francs CFA. A Kinshasa, en République Démocratique du Congo (RDC) elle coûte environ 5.000.000 de francs CFA.
Notons que le ministre d'État, M. Pierre Mabiala en charge des relations avec le Parlement et le ministre de la Santé et de la Population, M. Gilbert Mokoki, ont, au cours de la séance plénière, apporté des contributions qui ont permis d'enrichir le texte de loi en débat.
De même, l'Ordre National des Médecins du Congo et la Société Congolaise de Biologie et de Médecine de la Reproduction (SOCOBMER) ont été consultés avant l'examen de cette affaire au Sénat. Leurs éclairages ont également contribué à l'amélioration de la proposition de loi adoptée par les sénateurs.
La prochaine étape pour le vénérable sénateur Julien Ignace Matété Mounoi, initiateur de la proposition de loi relative à la PMA, reste l'Assemblée nationale, la deuxième Chambre à être saisie.
Jarele SIKA / Les Echos du Congo-Brazzaville