Dégradation de la route Mbinda-Lékoko, un véritable coup de canif sur l’activité économique qui tourne de plus en plus au ralenti

Les usagers de cette route, longue de sept (07) kilomètres, reliant le Congo-Brazzaville et le Gabon, souhaitent une accélération des travaux de réhabilitation afin d’éviter une dégradation avancée. L’état de ce tronçon Mbinda-Lékoko préoccupe tous notamment, la population et les commerçants de l’ex cité Comilog surtout en cette saison des pluies. En conséquence, ils vivent le calvaire au quotidien. Certains parmi eux passent le plus clair de leur temps à exprimer leur ras-le-bol.

Pour assurer son désenclavement intérieur et extérieur, la ville de Mbinda dans le Niari (sud) doit combler son déficit en matière de routes, surtout pour ce corridor vital, par lequel transitent plus de 80 % des marchandises qui entrent à Mbinda, Mayoko, Vouka, Moungoundou-Sud, Moungoundou-Nord, Mossendjo. Il est dans un piteux état aujourd’hui, ce qui n’est pas sans impact sur l’activité économique qui tourne de plus en plus au ralenti dans la contrée.

Cette route vitale relie le Congo Brazzaville et le Gabon.

Plusieurs produits agricoles du Congo (manioc, banane, arachide, fruits et légumes) transitent par cette route pour être déversés sur les marchés de Bakoumba, Moanda, Franceville, Mounana... Les congolais importent du Gabon des produits manufacturés comme l’huile de palme du groupe Olam, du pétrole, du savon et autres biens industriels.

Ce corridor doit faire partie des infrastructures à réaliser dans le cadre de l’intégration régionale en Afrique centrale pour fluidifier les échanges commerciaux et la libre circulation entre le Congo-Brazzaville et le Gabon.

On rappelle qu’un bout de frontière congolo-gabonaise se trouve bien à Lékoko à 7km de la ville de Mbinda dans le Niari. Plaque tournante des échanges commerciaux entre le Congo et le Gabon, symbole de l’intégration régionale.

Les villes frontières ont ceci d’intéressant qu’elles sont tout à la fois des lieux d’attente, de passage, d’échanges et de trafics. Mbinda ne déroge pas à la règle depuis des années.

Les mardis et samedis, le marché de la frontière vous accueille dans une joyeuse affluence des gabonais de la province du Haut-Ogooué et notamment, des villes de Bakoumba, Moanda, Mounana, Franceville…venus se disputer les produits vivriers de Mbinda et ses environs (gibiers, légumes, maniocs, bananes, vin de palme, arachides, fruits, poissons fumés…).

À 8 heures, c’est l’ouverture officielle des frontières. C’est le début d’une animation et d’un brassage de populations qui se poursuivra bien après leur fermeture, à 17 heures.

Juste à côté, un bar dancing fait du tapage. La musique diffusée par les restaurants n’est pas source de désagréments pour les gendarmes ou gardes-frontières. Il n'y a pas de conflits ici parce que ce sont des gens qui se voient régulièrement.

Ici, chacun cherche à s'approprier des cageots les plus fournis, les plus volumineux. C'est le lieu de discussions et de négociations interminables. Des revendeurs qui vous présentent les vertus de leurs marchandises, vous vantent leurs fraicheurs et leur grosseur, vous déconseillant par cette voie d'aller vers le voisin. Tout ceci se passe dans une ambiance folle, éclats de rire, klaxon de camions et motos...

C'est ainsi que la vie s'y coule à la frontière de Lékoko dans une ambiance bon enfant en attendant une autre journée, pour que ça recommence encore, pourvu que la route soit bonne et praticable en toutes saisons.

Jean-Jacques DOUNDA / Les Echos du Congo-Brazzaville