Congo-Concertation politique : Nous n’allons pas à Owando, nous voulons un dialogue national inclusif (Clément Miérassa)

Reçu mardi à Brazzaville par le ministre de l’Administration du territoire, le leader de la Fédération de l’opposition congolaise, Clément Miérassa, a clairement dit son refus à la concertation politique qui se tient du 3 au 6 mars 2022 à Owando dans le département de la Cuvette (nord).

«Nous n’allons pas à Owando. Nous avons remis au ministre un dossier qui a une simple orientation : la nécessité et l’urgence de tenir dans ce pays un dialogue national inclusif ; c’est la nécessité de libérer tous les prisonniers politiques pour que nous allions de l’avant », a déclaré Clément Miérassa au cours d’une conférence de presse dans la capitale congolaise.

L’initiative proposée par le gouvernement est dénoncée par une partie de l’opposition. Plusieurs opposants du régime de Brazzaville y voient une diversion et exigent une concertation devant traiter de la crise multidimensionnelle que connaît le pays. Pourtant, ce cadre de réflexion est censé préparer le terrain des élections législatives et locales, prévues dans près de cinq mois.

Pour Jean Itadi, dirigeant du Congrès africain pour le progrès (CAP), la concertation d’Owando n’est pas une priorité. « Les Congolais, dans cette situation de crise multiforme et multidimensionnelle, doivent se réconcilier et se retrouver. Mais, il y a des Congolais en prison pour rien », a-t-il fait savoir.

De son côté, Mathias Dzon du Collectif des partis d’opposition voit une diversion à travers la concertation.

« Pour des raisons d’amour pour ce pays, de fidélité à ce pays et des raisons de transparence, nous avons décidé de ne pas nous mêler à l’amusement qui va se faire à Owando. Qu’ils fassent et viennent nous rendre compte. On verra comment le pays va recevoir », a dit le candidat malheureux à la présidentielle de mars 2021.

Les délégations devant prendre part à cette concertation politique quittent Brazzaville ce mercredi par des vols spéciaux.

On rappelle que depuis 2009, le Congo organise des concertations à la veille des élections et les résultats sont souvent contestés par l’opposition.

Jean-Jacques DOUNDA / Les Echos du Congo-Brazzaville