Présidentielle 2016 : Le général Mokoko, irrésistible ascension ?

Le candidat indépendant à la présidentielle du 20 mars prochain, le général Jean-Marie Michel Mokoko, pris à la légère au mois de février dernier, est désormais installé au premier plan. Un statut qui risque de perdurer, même en cas de défaite électorale dimanche prochain.

Il y a encore quelques mois, l’hypothèse paraissait hautement improbable, l’iconoclaste candidat indépendant draine désormais les foules dans toutes les grandes villes du pays du nord comme au sud. Si bien qu’il sème déjà le trouble dans les esprits de ceux qui croient à une victoire cash dès le premier tour du président sortant, Denis Sassou Nguesso.

Le candidat omniprésent

Ville après ville, région après région, l’ex chef d’Etat-major de l’armée congolaise s’impose en bon rassembleur.

Le candidat se positionne même sur des sujets qui fâchent comme faire la « chasse aux hommes riches du pays ».

«Durant mon enfance, il n'y avait que deux familles très riches au Congo: la famille Tié Tié et la famille Ebina. 30 ans après, qu'on me dise que les descendants de ces deux familles sont très riches, je trouve cela normal. Quand nous lancerons les états généraux de la Nation, nous examinerons parcimonieusement, les mécanismes par lesquels nombreux sont devenus très riches aujourd'hui et en très peu de temps, et nous mettrons fin à la haute corruption, à la concussion, à la fraude et à l'enrichissement illicites qui gangrènent notre pays », a déclaré le général candidat.

Le général Mokoko remplit chaque vide par une déclaration tonitruante. En cas de défaite électorale au profit du président sortant, Denis Sassou Nguesso : «J’appellerai le peuple à prendre ses responsabilités, parce que sa victoire aura été volée ».

Enfin, qu’il soit déclaré vainqueur ou pas dimanche prochain, la campagne du général Mokoko risque d’avoir des conséquences bien au-delà de 2016.

Ces thèmes abordés lors de cette campagne électorale qui prend fin le 18 mars à minuit et cette population congolaise derrière lui devront désormais être pris en compte.

Aurélie ISSIMBA