Rien ne va plus au conseil municipal de Brazzaville où, faute de s’entendre, la session prévue pour le lundi 10 février a été reportée sine die. Les membres de l'exécutif de la municipalité de Brazzaville reprocheraient à Christian Roger Okemba une gestion scabreuse des deniers de la ville avec un peu plus d’un milliard de francs CFA disparu.
Christian Roger Okemba serait accusé d’opacité dans la gestion de la municipalité de Brazzaville où des membres dudit conseil exigent de lui un bilan exhaustif de l'exécution des budgets des années 2018 et 2019 car relevant des incohérences certaines, sinon avérées.
Depuis quelques jours, un document éclaboussant intitulé : « Rapport rétrospectif sur l’action du Conseil départemental de Brazzaville dans la période allant de janvier 2018 à janvier 2020 » circule sur les réseaux sociaux. Le rapport est signé du Premier vice-président du Conseil municipal Guy Marius Okana. « Plus d’un milliard de FCFA ont été consacrés, entre autres, aux projets d’éclairage de l’île Mbamou ainsi que d’aménagement de ses structures sanitaires et scolaires ; de curage des collecteurs et de dragage des rivières… Il est à noter qu’aucun de ces projets n’a connu un début d’exécution », peut-on lire dans le document que certains membres disent posséder, en dehors d’autres preuves, selon eux, pour confirmer leurs soupçons.
Cette atmosphère houleuse était déjà perceptible lors de la descente des élus locaux du cinquième arrondissement, Ouénzé, le 7 février pour faire le point des huit sessions du Conseil municipal et départemental de Brazzaville en deux ans de mandat. À cette occasion, en effet, les représentants des dix quartiers, que compte cette entité administrative, ont exprimé plusieurs préoccupations parmi lesquelles le bilan de l’opération « Brazza cent jours : rendons le sourire à notre ville capitale », lancée le 11 mai 2019 par la mairie.
Selon des sources concordantes, pour mettre de l’ordre sur la situation qui déchire le Conseil départemental et municipal, les hauts responsables du Parti congolais du travail ont entamé une médiation à huis clos. Le travail consiste assurément à éviter que le scenario qui s’est passé au Conseil départemental des Plateaux, l’année dernière, avec la déchéance de l’ancien préfet ne se reproduise à Brazzaville. Au cas contraire, la réalité pourrait être la même.
Un mélange de genres qui n’est pas du tout du goût des membres du conseil municipal. Ils voient en la démarche une volonté du parti d’étouffer au forceps une affaire qui fait bien tâche, dans la gestion de la ville capitale mais consacre outre mesure les antivaleurs tant dénoncées par le président de la République. Ils attendent plutôt que le procureur de la république se saisisse de l’affaire.
Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville/Source Adiac