Congo – Gouvernement : Ça bouge fort à Brazzaville !

Le récent séjour du président Denis Sassou N’Guesso à Oyo a une fois de plus ravivé les spéculations sur l’imminence d’un remaniement gouvernemental. Sur les réseaux sociaux, certains ‘’plaisantins’’ se sont même livrés à la publication des équipes gouvernementales présentées comme validées par le président de la république. En dépit de ce ‘’jeu de probabilités’’ des indices concordants indiquent que ça bouge tout de même à Brazzaville et que pour le gouvernement Mouamba, le compte à rebours serait enclenché.

Le 22 août prochain, le gouvernement Mouamba 2 totalisera deux ans d’existence. Deux ans, un anniversaire qui risque fort de sonner également le glas d’une équipe à l’évidence élimée, au regard de la ‘’GAR’’ (Gestion Axée sur les Résultats), des résultats qui en dépit de l’accord arraché de haute lutte avec le Fonds monétaire international, se comptent tout de même du bout des doigts, encore que…

Il est d’usage administratif, que le Ministre, directeur de cabinet du chef de l’État, se rende à Oyo, quand le président s’y trouve en séjour. Mais de là à ce qu’il s’y rende plus d’une fois en moins de dix jours, lors du dernier séjour de Denis Sassou N’Guesso dans ladite localité, le détail devient tout un symbole, celui d’un travail plus poussé, qui se mènerait au sommet de l’État. Et qui d’autre que le Ministre directeur de cabinet du chef de l’État pour s’y coller en priorité?

Parlant justement de travail, tout le monde sait que Florent Ntsiba est un homme rompu à la tâche. Lève tôt et couche tard, il en est constamment à ‘’remettre l’ouvrage sur le métier’’. Mais la cadence de travail qu’il mène dorénavant, en partant bien tard de son bureau, montre que entre-autres tâches, une de celle à laquelle il est astreint, semble s’inscrire sur une marge temporelle imminente et si la copie, si copie il y a, devait être rendue avant le 14 août ?

Et si cette tâche consistait en l’élaboration, sur instruction précise du président, d’un cahier de charge, autrement dit un contrat de performances, auquel sera soumis chaque ministre du prochain gouvernement. ‘’Qui fait quoi, quand, comment, pourquoi’’, avec naturellement des résultats quantifiables à terme échu.

Entretemps, le Congo a signé avec le FMI et pour reprendre une terminologie qui a fait son temps mais qui peut être remise au goût du jour, « l’après signature avec le FMI ne doit pas ressembler à l’avant signature avec le FMI ». Et cela impose un changement de braquet.

Parlant de l’après signature de l’accord avec le FMI, c’est le gouvernement qui le premier en ferra les frais, avec la mise en place d’une équipe plus resserrée, composée des ministres qui vont non pas cumuler, mais user de polyvalence car de nombreux départements, naguère ministères à part entière, devront fusionner et seront conduits par des hommes et des femmes qui devront s’imposer en managers, alors qu’à contrario, leur émolument sera réduit.

Cette équipe qui à tout le moins aura pour mission fondamentale de recréer la richesse nationale avec la mise à l’équilibre des indicateurs macroéconomiques, sera un véritable gouvernement de combat avec autant de signaux à envoyer tant à la communauté internationale qu’au peuple.

Et le peuple attend. Un peuple qui prend date avec Denis Sassou N’Guesso, pour son discours à l’occasion de la fête de l’indépendance, point d’un nouveau départ.

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville