Congo – Santé : Le conseil des ministres adopte treize projets de décrets portant création des programmes nationaux de santé

Au cours de sa réunion du 26 juin, le conseil des ministres a adopté des textes soumis à son examen en matière d’amélioration de l’offre de santé. Les textes adoptés sont le fruit des recommandations des Assises nationales de la santé tenues à Ewo, département de la Cuvette ouest, sous l’égide du Premier ministre, chef du gouvernement, en décembre 2016.

"Les conclusions de ces Assises ont servi de matrice aux objectifs en matière de santé contenus dans le Plan national de développement 2018-2022. Elles ont également permis de dresser un état des lieux de la santé dans notre pays, et aidé à articuler une réponse institutionnelle afin de faciliter la résolution des problématiques prioritaires.

Cette réponse a pu être identifiée au terme d’une démarche participative fondée sur les évidences scientifiques, mais également sur la contribution de l’ensemble des cadres et personnels de santé ainsi que sur l’implication des partenaires techniques et financiers.

Le ministre Coussoud-Mavoungou qui représentait la ministre Lydia Mikolo en mission, a précisé aux membres du Conseil des ministres que le Congo se trouve en phase de transition épidémiologique. Cette situation se caractérise par une double charge de morbidité et de mortalité.

Cette charge concerne en premier lieu les maladies infectieuses transmissibles (tuberculose, VIH-sida, schistosomiase, trypanosomiase, etc.), mais aussi le paludisme, pathologies globalement responsables d’environ 57% des décès dans notre pays, majoritairement chez les enfants, les femmes et les jeunes adultes.

Elle concerne en deuxième lieu des maladies chroniques non transmissibles telles que l’hypertension artérielle, les maladies cardiovasculaires (AVC), le diabète, les cancers, etc. Ces maladies chroniques sont responsables de 33% des décès au Congo, selon les statistiques de l’Organisation mondiale de la santé.

Il convient de citer, en troisième lieu, l’existence d’affections particulières telles que la drépanocytose qui touche directement 2% des nouveau-nés, et dont le trait est présent chez un quart de la population congolaise.

Les projets de décret soumis à l’examen du Conseil des ministres traduisent la volonté du gouvernement de garantir à l’ensemble de la population l’accès et la disponibilité de soins de santé de base, grâce à la mise en place de programmes nationaux de santé spécifiques identifiés sur la base du profil épidémiologique du Congo.

Ces programmes spécifiques auront pour caractéristique principale d’institutionnaliser la mesure de performance, afin d’évaluer l’efficacité de la réponse. Ils permettront également la détermination d’un paquet minimum de soins et services promotionnels, préventifs et curatifs, dont la pratique et l’efficacité auront été suffisamment documentées.

Leur détermination aura pour premier avantage de consacrer la mise en place, en supervision de chaque programme, d’une coordination nationale à vocation interministérielle, afin de renforcer l’efficacité de la réponse à apporter.

Elle aura comme autres avantages d’aider à la mobilisation des ressources budgétaires nationales et de faciliter celle des concours attendus des partenaires techniques et financiers internationaux.

Ainsi, treize programmes nationaux suivants ont été retenus. Neuf d’entre eux seront créés par les décrets soumis ce jour à l’examen du Conseil des ministres. -Le programme national de lutte contre le cancer ;

-Le programme national de lutte contre les hépatites virales ;

-Le programme national de lutte contre l’onchocercose ;

-Le programme national de lutte contre la lèpre, le pian et l’ulcère de Buruli ;

-Le programme national de lutte contre la schistosomiase ;

-Le programme national de lutte contre la trypanosomiase humaine africaine ;

-Le programme national de lutte contre l’insuffisance rénale ;

-Le programme national de santé mentale ;

-Le programme national de lutte contre les infections nosocomiales.

Quatre d’entre eux étant déjà fonctionnels, les décrets les concernant viennent régulariser leur situation juridique. Il s’agit des :

-programme élargi de vaccination ;

-programme de lutte contre le paludisme ;

-programme de lutte contre le VIH/sida ;

-programme de lutte contre la tuberculose.

Les programmes ainsi créés seront placés sous la coordination d’une structure interministérielle à établir. Cette structure rassemblera, outre le ministère en charge de la santé, les ministères concernés par chaque problématique.

Structurés de manière identique, chacun des programmes sera doté d’une direction du programme, de départements spécifiques ainsi que d’un comité scientifique d’appui.

Après examen et discussion, le Conseil des ministres a adopté les treize projets de décret portant création des programmes nationaux de santé soumis à son examen."

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville