Congo – Département du Pool : Les ex-ninjas sont résolument tournés vers la paix, les allégations contraires ne sont que pures intox de mauvais goût

La ‘’guerre du Pool’’ était-elle une source de revenus pour certains congolais qui en tiraient les dividendes, au point que la paix retrouvée a fermé leur guichet macabre ? Alors que tous les congolais saluent les avancées des dernières assises de Kinkala, un certains Sita, pourtant participant ex-ninja aux assises, fait maladroitement entendre une voix discordante qui serait un rejet desdites conclusions. Une voix relayée en cela par des sites internet ‘’croque-morts’’, comme si la fin du conflit et donc des morts y relatifs, dans le Pool les avait privé de l’essentiel de ce qui faisait leur existence communicationnelle. « L’information n’a pas de dimension morale ; elle est comme un couteau. Armez-en un chirurgien et un assassin, chacun s’en servira différemment.» Et si les assassins de l’information et leurs commanditaires agissaient désormais à visage découvert ?

Depuis sa nomination au Haut commissariat à la Réinsertion des ex combattants, le ministre Euloge Landry Kolelas appuyé par les responsables du système des Nations-Unies ne ménage aucun effort pour traduire les prescrits du président Denis Sassou N’Guesso en actes permissifs du retour de la paix dans le Pool. Les dernières assises de la plateforme de dialogue et d’échanges intracommunautaires tenues du 12 au 13 juin à Kinkala ont réaffirmé la dynamique de paix. Sur fond de recommandations éminemment consensuelles, les participants, au nombre desquels les représentants du gouvernement et du pasteur Ntumi ont traduit ces aspirations chères à tous, afin que le Pool revive à nouveau dans toute sa splendeur et prenne toute sa place dans la sphère nationale.

D’où vient-il donc que monsieur Sita se soit soudainement mue en porte-parole des ex-ninjas, sinon du pasteur Ntumi, avec des velléités révisionnistes d’une dynamique dont tous saluent les avancées. Que dire de contraire, quand par exemple, il a été mentionné dans les conclusions, le fait que la situation du Pool soit débattue au cours d’un dialogue national inclusif. Un pré requis que le gouvernement a déjà acté, pour donner force à la paix.

Il va s'en dire que cet homme, Sita, a peut-être la tête un peu trop près du bonnet et sa maladroite ‘’interview’’ serait à l’évidence un alignement de mots dont lui-même ne comprend sans doute pas le sens.

Que l’on ne fasse pas dire au pasteur Ntumi et aux ex- ninjas, ce qu’ils n’ont pas dit, dans une espèce de « nkuchi ya mfulu » « pet de tortue », - qui incommode le village et dont il n’est parfois pas l’auteur -, par ceux qui dans les coulisses, « comptent par les doigts de la main » le manque à gagner que leur inflige la paix dans le Pool, à moins que cela ne soit un combat d’arrière-garde, visant Euloge Landry Kolelas, celui là même, par qui le président est en train de résoudre une situation que certains esprits pessimistes disaient insolubles, car Landry Kolelas est en train de réussir là où certains pariaient par l’échec arguant sur le fait que le pasteur Ntumi serait un homme versatile qui ne tiendrait pas parole une fois de plus.

Sita, porte-parole, disions-nous tantôt. Non, le pasteur Ntumi n’avait pas besoin qu’il lui prête sa langue, aussi ninja qu’il eût été, puisque le pasteur avait un représentant personnel aux assises de Kinkala, en la personne du pasteur Yindoula qui du reste était vice-président des travaux, la présidence étant assurée par Monseigneur Portela. Outre le pasteur Youndoula, deux autres personnalités très proches du pasteur Ntumi et l’ayant souvent représenté, au point même d’avoir pour l’autre, souffert dans sa chair, étaient à Kinkala, notamment Philippe Ané et Gustave Ntondo. Tous ont acté les conclusions des assises de Kinkala et appelés de tous leurs vœux l’inscription de la situation du Pool à l’ordre du jour du dialogue national.

Comme pour marquer leur satisfécit sur ces assises dont le maitre-mot en lari aura été « fiongonina » autrement dit, se parler sans retenue, pour extirper de son tréfonds les aspérités et autres points bloquants terreau de la rancœur et source de la haine, ce dans la pure tradition du ‘’Mbongui’’, l'ambiance des travaux a été des plus conviviales. Les instances des comités locaux de paix mis en place dans les différentes localités ont reflété ce sublimissime sursaut d’un « rejet du vieil homme », aurait-on dit dans la bible. Le changement, sur un idéal de paix et de progrès. Ainsi les trois postes du bureau ont été repartis ainsi qu’il suit : Président, un homme d’Église (Curé ou pasteur des confessions œcuméniques). Vice président : un ex ninja. Secrétaire : une personnalité issue de la société civile.

Afin de donner à ce panel, sur les épaules duquel repose la perpétuation de cet élan de paix dans les différentes localités, des principes uniformes face à la tâche qui sera la leur, un séminaire de formation les a regroupé à Kinkala de vendredi à dimanche. Tous se sont quittés avec la fervente mission d’être des ambassadeurs de la paix qu’ils vont œuvrer à construire avec les différentes populations.

À la vérité, cette soit disant affaire Sita aura montré que beaucoup de sites d’information qui prétendaient s’apitoyer sur le sort des populations du Pool dont il dénonçait le martyrs de la guerre, œuvraient en fait pour leur audimat dont ils comptaient les subsides. Autrement, pourquoi donc être contre la paix dans le Pool, cette paix que l’on a souhaité ligne après ligne, jour et nuit, dans ses écrits.

Au risque de me répéter, leur attitude acte bien l'assertion selon laquelle : « L’information n’a pas de dimension morale ; elle est comme un couteau. Armez-en un chirurgien et un assassin, chacun s’en servira différemment. »

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville