Congo – Gouvernement : Le grand chambardement !

Le président Denis Sassou N'Guesso séjourne à Oyo où il a pris quelques jours de vacances, que déjà les ministres sont atteints d'insomnies, car tous y voient l'imminence d'un remaniement toujours annoncé et toujours ajourné, avec cette fois ci, autant d'incertitudes de devoir rester.

Les congolais ont pris l'habitude de spéculer sur la dernière touche que le président Denis Sassou N'Guesso porterait à la liste des membres du futur gouvernement, lors de ses séjours à Oyo.

Même si à Oyo, le président se met pour quelques jours en congé du train-train du travail régalien de Brazzaville, il n'en demeure pas moins qu'il trouve au bord de l'Alima d'autres activités toutes aussi prenantes à l'instar de ses activités agropastorales qui le tiennent à cœur, comme tout agriculteur qui sonde la relation entre la nature et ses exploitations, et parfois s'angoisse, sur les aléas du climat, tout président qu'il soit. Dans ces conditions, parler de vacances relève bien d'un excès de langage.

Quoi qu'il fasse à Oyo, pour les congolais, Denis Sassou N'Guesso a apporté dans ses bagages autant de crayons à papier et de gommes, pour écrire, gommer, voire raturer puis réécrire les noms des membres du futur gouvernement dont l'actuelle équipe connaîtra à l'évidence un véritable chambardement, un « déraillement », diraient les cheminots.

En dépit de la crise, Denis Sassou N'Guesso sait que beaucoup de ministres, sont en panne de créativité pour apporter au peuple la valeur-ajoutée née de leur génie.

Dire qu'ils seront une infime partie d'hommes et de femmes de l'actuelle équipe, à figurer dans le prochain gouvernement, hormis ceux qui prennent leur retraite politique.

Pour d'autres, les casseroles qu'ils traînent incommodent de partout et ils doivent à l'évidence rendre des comptes ou se justifier. À leur égard, le général Philippe Obara se tient en embuscade et attend de les voir être dépouillés du vernis régalien qui les couvre encore, avant de les faire « cuisiner » par ses services. D'ailleurs, depuis qu'elle s'est affranchie de certaines barrières protocolaires dans ses investigations, la DGST est devenue la hantise des ministres et autres gestionnaires des deniers publics.

Désormais, tel un sélectionneur devant produire une équipe-type astreinte à relever les défis, tout est dans le casting. Et Denis Sassou N'Guesso qui sait que le peuple qui lui fait confiance n'acceptera pas de se laisser abuser, au regard des marqueurs qu'il a lui même édictés en décembre 2017, promet bien de casser la baraque en tournant la page avec du sang neuf et de nouvelles têtes. Voila qui est « Homme des masses et des actions concrètes ».

Alors, viendra ou ne viendra t-il pas ce gouvernement? Une chose est sûre qu'il viendra en son temps. Et en cela, seul Denis Sassou N'Guesso qui tient tout le monde en haleine est « Maître du temps et des horloges ».

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville