Congo – Procès Mokoko : Tony Gilbert Moudilou, la pièce manquante du puzzle

Présenté comme un témoin clé dans l'affaire Mokoko, maître Tony Gilbert Moudilou a été cité comme coaccusé, dans la lettre de renvoi, à l'ouverture du procès. L'homme qui est absent du tribunal, concentre désormais toutes les attentions.

Il n'a pas osé quitter Paris pour Brazzaville, sans doute de peur de ne pouvoir y retourner de si tôt. Tony Gilbert Moudilou serait-il conspirateur ou un manipulateur ? Son rôle dans l'affaire Mokoko apparaît des plus troubles, car l'homme serait au centre de l'enregistrement vidéo présenté mardi par la cour, comme principale pièce à conviction de la tentative de renversement des institutions, décidées par le général Jean Marie Michel Mokoko, avec l'appui des mercenaires étrangers dont Tony Gilbert Moudilou serait le principal intermédiaire.

À l'ouverture du procès lundi, l'accusé Mokoko s'était fondu dans une diatribe vis à vis de la cour sur la non présence de Tony Gilbert Moudilou et des autres accusés, sur les huit cités à comparaître, dans l'affaire, avant de s'astreindre au mutisme.

Personnage sulfureux, aux visées politiques tout aussi troubles, Tony Gilbert Moudilou s'était il y a quelques années, notamment en 2009, autoproclamé « premier ministre du gouvernement congolais en exil », publiant à la clé une équipe gouvernementale avec des attributions bien définies.

« Premier Ministre Chef du Gouvernement en charge des affaires étrangères, des grands travaux et des questions de défense et de sécurité : Maître TONY GILBERT MOUDILOU

Ministre de la Justice garde des sceaux : Patrick Éric MAMPOUYA » entre autres.

Tony Gilbert Moudilou rêvait d'en découdre avec les institutions en place au Congo.

La période de ses frasques politiques menées tambour battant sur la place de Paris, coïncide avec celle de l'enregistrement de la vidéo pour laquelle le général Mokoko se dit avoir été piégé.

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville