Congo – Parlement : Le gouvernement attendu à l'Assemblée nationale vendredi

Le gouvernement congolais sera face aux députés vendredi à 11 heures, pour la séance de questions orales avec débats.

À l'opposé du Sénat où les débats sont jugés quelque peu tièdes, à l'Assemblée nationale, les séances de questions orales au gouvernement sont en passe de devenir populaires dans l'opinion.

Cette popularité s'explique autant de par la pertinence des questions posées, auxquelles les congolais attendent des réponses, car elles impactent leur quotidien, que de par la théâtralité qu'adoptent certains députés, à travers un langage décomplexé, voire une volonté d'en découdre avec les ministres pris à défaut.

Ainsi, la séance de vendredi, retransmise en direct à la radio et à la télévision, promet-elle de chaudes « empoignades », à travers les joutes oratoires pour des députés à la parole à l'évidence libérée et qui entendent remplir pleinement leur rôle dans le contrôle de l'action gouvernementale, mais aussi pour des ministres assurés de convaincre par la preuve.

Il ne fait aucun doute que Isidore Mvouba, le président de l'Assemblée nationale puisera dans ses ressources, pour discipliner des débats qui ne manqueront pas d'être passionnants et parfois heurtés, tant certains ministres souvent mis à l'index, entendent s'affranchir des us de la courtoisie institutionnelle, à l'instar de la dernière séance de questions orales au Sénat où des ministres ont été à la limite discourtois, vis à vis des sénateurs et même envers le président du Sénat, notamment dans le respect du temps de parole.

À propos du temps de parole justement, qu'il s'agisse des parlementaires ou des ministres, le président de séances ne dispose d'aucun mécanisme technique pour couper le son à un orateur ayant épuisé son temps de parole, voire pour la lui retirer.

Ce manquement technique a fait que la dernière fois au Sénat, on a trouvé un président à l'évidence impuissant, face à des ministres qui avaient simplement fait de l'obstruction. L'attitude des ministres Ondongo et Bouya, instillant une véritable cacophonie ce jour là, est plus que révélatrice de ce qui peut apparaître comme un manque de considération, vis à vis de la représentation nationale.

Pourtant, en attendant de disposer d'une salle appropriée pour les débats parlementaires avec le nouveau siège du parlement en construction, la question du temps de parole peut être résolue, avec un peu d'ingéniosité pour les techniciens du Palais des Congrès, sans qu'il en coûte une fortune.

Outre le chrono pour calculer le temps, un mixeur audio de 5 à 6 entrées et sorties, sur lequel convergeraient tous les micros, placé en dérivation sur le pupitre du président, permettrait à celui-ci d'ouvrir et de fermer les micros, en montant ou baissant le curseur.

Dans l'ordre du raisonnable, cet aménagement n'engagerait pas plus de 3 millions de Francs CFA, main d’œuvre comprise.

Quoi qu'il en soit, la séance de vendredi s'annonce ouverte et prometteuse, eu égard aux questions d'actualité.

Ainsi, le premier ministre Clément Mouamba et son gouvernement ont-ils en fait rendez-vous avec les congolais, à travers leurs représentants qui siègent à l'Assemblée.

Cela est de bon augure, la preuve de la bonne santé des institutions et notamment des us démocratiques.

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville