Congo : Les tentatives pour renverser le président Denis Sassou-Nguesso se succèdent

Au Congo, les coups d'Etat succèdent aux coups d'Etat. Et l'épisode le plus récent, reste le soulèvement populaire tant attendu qui n’a pas eu lieu le 10 mars 2018 sur toute l’étendue du territoire national, se limitant uniquement sur les réseaux sociaux. Ce qui est évident, c’est qu’il n’y a pas de vacance du pouvoir à Brazzaville. Jour après jour, le régime du président Denis Sassou Nguesso, au pouvoir depuis 32 ans, tient la route et montre un visage de plus en plus reluisant en dépit de la crise financière qui phagocyte le pays.

On rappelle qu’en  2007, le général Jean-Marie Michel Mokoko, conseiller spécial de Denis Sassou Nguesso, fomentait, en douceur, un coup d’Etat. Portée à la connaissance du président par une vidéo, cette affaire n’a été rendue publique qu’en 2016. Ce dernier croupit en prison.

Peu avant le premier tour de la présidentielle en France en 2017, le président élu de la République du Congo, Denis Sassou Nguesso a échappé belle à une tentative d’assassinat. Les circonstances de cette tentative d’assassinat ont été mystérieusement évoquées sur Alwihda Info, le quotidien suisse, et l’agence de presse Sputnik.

Ce fameux projet d’assassinat impliquait certaines personnalités de l’opposition congolaise, un sulfureux homme d’affaires français basé à Genève et un pays de la Cémac partageant ses frontières avec le Congo.

Les services de contre-espionnage français, informés par leurs homologues helvétiques, avaient décidé, contre toute attente, de détourner le regard et de laisser prospérer ce funeste projet. À quel dessein ? Nul ne le sait car la France de l’ère François Hollande n’a pas jugé utile d’informer les services congolais ni la présidence congolaise.

Récemment, deux généraux des FAC, formés en ex URSS, Norbert Dabira et Ngatsé Nianga Mbouala ont tenté de secouer le cocotier. Ils ont évoqué de concert un projet de renversement du président congolais dont l’avion devait être abattu au retour d’un séjour dans son village natal Oyo (nord).

Les faits ont été niés par les intéressés, ni du degré d’implication de l’un et de l’autre. Ils ont été auditionnés par la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), que dirige le général Philippe Obara.

Le général de division à la retraite Norbert Dabira a été placé en détention le 10 janvier à Brazzaville. Ngatsé Nianga Mbouala a été viré de son poste de commandant en chef de la Garde républicaine.

En Afrique, le phénomène des coups d’Etat n’est pas une chose rare. Presque tous les pays africains ont déjà connu cette période sombre dans leurs histoires.

Au total, 89 coups d'État ont eu lieu en Afrique et 21 présidents assassinés depuis 1945.

Jack MAÏSSA / Les Echos du Congo Brazzaville