Congo – Affaires Étrangères : Des restrictions dans l'octroi du passeport diplomatique

Un décret signé du président de la république le 20 février, porte institution du passeport diplomatique Cémac et précise les modifications dans l'octroi de celui-ci. Le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, de la coopération et des Congolais de l'étranger, Cyprien Sylvestre Mamina, a appelé le 28 février, les médias à vulgariser ledit document.

Commentant ce texte, le secrétaire général a évoqué « les réformes majeures » qui ont été faites. « On note que les anciens ministres, les députés, les sénateurs et les autres membres des institutions de la République ne figurent plus sur la liste des bénéficiaires », a-t-il déclaré, ajoutant que le nouveau décret intègre le chef de l’opposition sur la liste des bénéficiaires de ce passeport diplomatique qui est déjà en cours d'utilisation.

« La disposition vise également les conjoint(e)s des fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères », a précisé Cyprien Sylvestre Mamina.

Sur les raisons de toutes ces restrictions, le secrétaire général a indiqué qu'elles résultent du fait que depuis quelques mois, voire des années, le passeport diplomatique « a nourri l’actualité à cause des réseaux divers, avec des cas de fraude et de trafic signalés. Ces pratiques font que des personnes non autorisées sont comptées parmi les détentrices du passeport diplomatique. Dans ce schéma, il a été signalé l’existence des réseaux impliquant des agents du ministère des Affaires étrangères dont certains ont fait l’objet de poursuites judiciaires ». De nombreux partenaires ont menacé de lever les exemptions de visas qui les liaient au Congo, comme cela a été le cas de la France.

Malgré toutes les restrictions évoquées dans le nouveau décret, l’article 10 laisse la possibilité au président de la République et au ministre des Affaires étrangères qui, « pour des raisons d’État », peuvent accorder le passeport diplomatique Cémac à une tierce personne non visée dans ce document.

En ce qui concerne l’octroi de ce passeport hautement sécurisé, la période transitoire est de trois mois, afin de permettre aux personnalités en déplacement, et qui ont pris des engagements importants de le faire. Passé ce délai, il sera procédé à l’annulation de leur passeport. 

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville