Congo : Sassou Nguesso conduit les réformes à grands pas

Bénéficiant d’un ciel dégagé, le président de la République, Denis Sassou Nguesso ne veut pas perdre de temps, avant le réveil éventuel des opposants. Le numéro un congolais a le pied au plancher. Depuis que son pays est frappé de plein fouet par une grave crise financière, il s’attèle cahin-caha à redresser les équilibres macroéconomiques, en dépit de la situation difficile.

Le président Denis Sassou Nguesso entend continuer sur sa lancée avec l’engagement de ne pas impacter les salaires et traitements des fonctionnaires et agents de l’État, le maintien d’un niveau d’investissements permettant de soutenir une certaine activité et la préservation des filets sociaux.

Cette année, Sassou Nguesso a engagé des réformes structurelles pour stimuler l’activité du secteur privé en s’appuyant notamment sur la relance de l’industrie et du bâtiment, pour renforcer une croissance qui atteignait en moyenne 2,5 % de 2014 à 2016. Il bataille très fort aussi sur une sortie de la récession cette année, avec 0,7 % en 2018, après -4,6 % en 2017, grâce à un rebond du secteur pétrolier.

Des réformes fortes et immédiates en matière de gouvernance

Le président Denis Sassou Nguesso mène un combat actuel du Congo, celui de la promotion de la bonne gouvernance qui a pour corollaire, son décollage économique.

Pour cela, sanctionner, selon lui, restera cette année 2018 la pierre angulaire de la gouvernance face à la fraude, la corruption, la concussion, le trafic d’influence, le laxisme, d’emblée rompre avec les comportements déviants qui constituent un véritable frein à la marche vers le développement, parlant ainsi de la « rupture », sa directive d’avril 2016.

Dans l’optique d’’atteindre très vite les résultats dans ce combat contre les anti-valeurs, le chef de l’Etat congolais enjoint aux décideurs de faire « la rupture doit se compléter de la rigueur, afin que la sanction s’impose à tous les échelons de la hiérarchie sociale, économique et administrative ». Il s’agit d’appliquer la loi de façon stricte et donner à la « rupture » son sens le plus profond et l’Etat se chargera, chaque jour de traquer les anti-valeurs.

Le locataire du Palais du Peuple a pris aussi l’engagement de réduire très vite le train de vie de l’Etat sur lesquelles doit se pencher, sans délai, le gouvernement. Un éventuel remaniement du gouvernement qui compte près de 40 membres est en vue. Cette équipe est jugée pléthorique et «budgétivore» au regard de la conjoncture actuelle.

Edwige KISSINGER / Les Echos du Congo Brazzaville