Crise Libyenne : Les propos de Khalifa Haftar irritent Denis Sassou Nguesso

Dans une interview accordée à Jeune Afrique, le maréchal Khalifa Haftar dit tout ignorer des efforts de médiation de l’Algérie et de l’Union africaine dans la crise libyenne. Des propos qui ont choqué le président congolais, Denis Sassou Nguesso également président du Comité de Haut niveau de l’Union africaine (UA) sur la crise en Libye.

Même si l’Algérie reste jusque-là très muette sur cette interview de Khalifa Haftar, le numéro un congolais qui pilote le dossier de cette crise libyenne, depuis plus d’un an, n’a pas hésité de dégainer tout de suite : cette crise « reste et demeure, avant toute autre considération, un problème africain, n’en déplaise à ceux qui pensent autrement ou auraient souhaité ne pas voir le continent engager des initiatives pour contribuer à sa résolution ».

Sassou Nguesso en bon « panafricaniste convaincu » a déjà reçu à deux reprises le maréchal libyen en 2017. Fin mars à Abou Dhabi, puis à Brazzaville le 16 septembre dernier.

L’amnésie de Khalifa Haftar est d’autant moins compréhensible que ce dernier avait alors déclaré « avoir de la considération » pour la médiation de Denis Sassou Nguesso et de l’UA, et la « soutenir », « contrairement à d’autres médiations qui n’interviennent que pour leurs propres intérêts ». Avant d’ajouter : « Nous voulons qu’elle réussisse parce que nous comptons sur nos frères africains ».

Florent Ntsiba, ministre d’État et directeur du cabinet du chef de l’État a rappelé que le comité de dix membres s’est déjà réuni à quatre reprises, que Brazzaville a abrité fin novembre 2017 une rencontre du Haut Conseil des chefs de tribus et des villes libyennes, dirigé par Ladjili Brini.

Germaine Mapanga / Les Echos du Congo Brazzaville