Congo : En 2017 Sassou Nguesso a consolidé son pouvoir (Retro)

Le président congolais, Denis Sassou Nguesso qui cumule déjà 32 ans au pouvoir et dont la réélection en mars 2016 a été contestée par l’opposition congolaise et même par le Parti socialiste (PS) français a réussi à consolider son pouvoir en 2017.

Présenté par l’opposition congolaise dite radicale, notamment la plateforme IDC-FROCAD et les partisans de Jean Marie Michel Mokoko comme un homme seul, isolé et ignoré par ses paires, Denis Sassou Nguesso a démontré le contraire.

Le président congolais a codirigé, en marge du cinquième sommet UA-UE à Abidjan en Côte d’Ivoire en décembre dernier, la réunion sur l'esclavage en Libye en sa qualité de président du comité de haut niveau de l'Union Africaine (UA) sur la Libye, aux côtés d’Angela Dorothea Merkel, chancelière de la République fédérale d’Allemagne depuis novembre 2005 et le président français, Emmanuel Macron.

Des photos avec son homologue français, Emmanuel Macron qui a promis zigouiller la pègre de la Françafrique et tous ses vestiges. Un voyage aux USA et en France où la diaspora terrorise les tenants du pouvoir, bref, le locataire du Palais du peuple a rassemblé tous les atouts d’un homme d’Etat.

Quémandeur des « selfies », ont ironisé ses opposants présentant leur adversaire comme un homme à la quête d’une reconnaissance loin des frontières nationales.

En interne, Denis Sassou Nguesso dont le pays est embourbé dans une grave crise financière, a obtenu un accord de cessez-le-feu et de cessation des hostilités le 23 décembre dernier, à Kinkala, dans la région du Pool, au sud de Brazzaville, avec les représentants de la rébellion du Pasteur Ntoumi.

Ce qui est considéré comme un succès pour le palais présidentiel est par contre considéré comme un piège qui s’est refermé sur le numéro un congolais. Certains analystes soutiennent que Sassou Nguesso s’est pris dans son propre piège car il doit accepter devant la communauté internationale, toutes les propositions de sortie de crise émises par l’opposition armée dirigée par le pasteur Ntoumi, notamment le règlement politique de la situation sous l’observation internationale, les levées des mandats d’arrêt, l’adoption de la loi d’amnistie générale, la réinsertion politique et la réinsertion socio-économique, le retrait de troupes dans les zones où il n’y avait pas leur présence avant la guerre, la libération de tous les détenus politiques, l’assistance multiforme des populations sinistrées et l’organisation du dialogue national inclusif sous l’observation internationale.

Enfin, Sassou Nguesso à toutes les cartes en main pour aborder 2018 avec sérénité et en toute confiance même si la situation socio-économique à la limite est délétère.

D’ailleurs pour le président de la République, «rien n'est perdu. Bien au contraire, l'espoir est permis ».

Germaine Mapanga / Les Echos du Congo Brazzaville