Université Marien Ngouabi : Nullement cette année académique ne pourrait être blanche (Thierry Moungalla)

Dans sa traditionnelle ’’Quinzaine du Gouvernement’’, le ministre de la Communication et des Médias, Porte-parole du Gouvernement, Thierry Lézin Moungalla, a donné une conférence de presse, le lundi 25 novembre 2024 à  Brazzaville dans son Cabinet, devant la presse nationale et internationale. L'occasion était tout indiqué pour éclairer a lanterne des Congolais sur quelques questions brûlantes d'actualité. Il a notamment évoqué entre autres : la situation persistance de pénurie de carburant, notamment à Brazzaville ; de la grève continue à l'université Marien Ngouabi ; de la venue de la 5 G et de l'accord signé à la COP 29 et autres sujets de l'heure.

En effet, à l’occasion de cette Quinzaine du Gouvernement, le porte-parole du Gouvernement a apporté quelques éléments de réponses aux questions restées en suspens lors de la précédente Quinzaine.

S’agissant de la pénurie récurrente du carburant, le ministre Moungalla, a répondu en utilisant l’argumentaire évoqué par le ministre des hydrocarbure, Bruno Jean-Richard Itoua, lors de la dernière séance des questions orales avec débats du gouvernement au Sénat. « Il a rappelé que la loi du 19 octobre 2020, organisant les activités du secteur pétrolier aval, accorde la primauté à la production des carburants à notre raffinerie nationale, la Coraf, pour l’approvisionnement du marché national en complément. En principe, les importations du carburant ne viennent qu’en appoint de la production nationale. C’est la Société Nationales des Pétroles du Congo (SNPC), qui doit assurer l’approvisionnement du pays en carburant. Il peut arriver cependant, que l’approvisionnement soit assuré par des sociétés agréés de distribution et de commercialisation des produits pétroliers finis, qui importent pour alimenter leurs propres réseaux de distribution. Notre raffinerie nationale, la Coraf fournissait jusque-là, en moyenne, avant l’actuelle période de pénurie, 10.000 tonnes de super carburant, soit 5 jours de consommation, équivalent à 53% du besoin mensuel de consommation nationale ; 24.000 tonnes de gas-oil étaient disponibles, soit 24 jours de consommation, équivalant à 80% de consommation nationale. Ça s’étaient des chiffres avant que nous ne connaissions la crise que nous subissons actuellement. Il faut noter que la Coraf est confrontée à 3 défis majeurs : premièrement, pour des raisons techniques, elle produit en majorité du fioul-oil, provenant de la source de pétrole brut dit Djéno-mélange, or la fioul-oil est pour l’essentiel exporté ; deuxièmement, des disfonctionnements sont constatés sur un équipement. Je ne saurai vous dire, quelle en est la signification technique, cet équipement défaillant, causant un problème qui influx de manière néfaste sur la production du supercarburant ; troisième problème, on déplore la baisse des approvisionnements de la raffinerie en pétrole brut, approvisionnement en principe assuré en totalité par l’Etat. Compte tenu de cette faiblesse des approvisionnements, des réformes auxquelles les pouvoirs publics se sont engagés dans le cadre de nos programmes avec nos partenaires multilatéraux. Ces réformes ont entrainé la réduction d’environ 25% des approvisionnements de la Coraf en pétrole brut depuis le mois de mai 2024, soit 500.000 barils par mois. Cette forte baisse a évidemment un impact négatif sur la production du carburant », a-t-il affirmé.

« Néanmoins, il faut noter que la Coraf ne fournit plus mensuellement au marché national qu’en moyenne 4800 tonnes de supercarburant, soit 6 jours de consommation, 16.000 tonnes de gasoil, soit 5 jours de consommation mensuelle. Ainsi, la nécessité d’avoir pris pour couvrir le gap est évident, avec des incertitudes et contraintes de cette opération. Parmi les contraintes on peut citer : la volatilité des prix du carburant sur le marché international et cette volatilité entre un peu en contradiction avec le principe appliqué chez nous, qui est celui qui est encadré, qui est sous contrôle. Ces prix sont en général des prix fixes, bas et rigides à la hausse. Ce qui engendre également la volatilité du marché extérieur, des déséquilibres importants dans la filière de distribution des produits pétroliers 

En rappel, il faut noter que la récente grève des cheminots a, assurément peu faciliter nos approvisionnements », a expliqué le porte-parole du gouvernement.

Cependant, il y a une lueur d’espoir, étant donné que plusieurs commandes sont en court de réception. Etaient déjà reçus, 8000 tonnes à Pointe-Noire le 20 novembre dernier, offrant 16 jours d’autonomie de consommation, 4000 tonnes de carburant, soit 5 jours de consommation additionnelle sont disponibles à Kinshasa en RDC. Les traversées pour ces produits et ce carburant ont commencé le 13 novembre 2024. La Coraf va désormais produire environ 5.000 tonnes par mois, soit 9 jours d’autonomie de consommation supplémentaire, 20.000 tonnes de gasoil à bord d’un navire, qui était à quai depuis le 14 novembre 2024 et qui était reçu et distribuer, de sorte que globalement, nous ne souffrons plus de problèmes de gasoil depuis la livraison de ces 20.000 tonnes. 4500 tonnes sur 4 jours d’autonomie additionnelle sont disponibles. La production attendue de la Coraf, qui est de 16.000 tonnes de gasoil par mois, soit 16 jours d’autonomie de consommation supplémentaire.

Le retour effectif à l’équilibre sur le marché du gasoil était attendu ces jours derniers, à la fin du déchargement du navire sus évoqué. L’autonomie de consommation du gasoil devrait donc logiquement atteindre une durée de 35 jours. Pour le supercarburant, le retour à l’équilibre est attendu en principe dans les tous prochains jours, après le déchargement attendu d’un navire en provenance des traders.

« En outre, dans le moyen terme, la construction et l’achèvement des travaux de la seconde raffinerie feraient que à l’horizon 2026, nous n’aurions plus seulement à dépendre de l’actuelle Coraf.

Par ailleurs, l’actualité a été marqué par l’avènement dans notre pays de la 5e génération des technologies de la téléphonie mobile appelée 5G par MTN Congo. Cérémonie inaugurale tenue sous le très haut patronage du Président de la République en personne. Cette révolution technologique dite Internet des objets voit le Congo être le premier pays de la sous-région. Révolution qui permettra non seulement d’augmenter le débit de téléchargement, mais également de fournir la capacité des données nécessaires à l’amélioration d’usage déjà existant dans notre pays. Elle fournira également des éléments qui favoriseront le développement d’une nouvelle génération d’applications. La technologie 5 G va accélérer le développement de l’économie numérique, dans ces usages domestiques, mais également, ces usages courants, dans le secteur de l’industrie et des services », a martelé le ministre Moungalla.

Abordant la situation de grève qui perdure depuis deux mois à l’Université Marien Ngouabi, Thierry Lézin Moungalla a parlé sans langue de bois. Il a fait une promesse ferme et a rassuré que nullement cette année académique ne pourrait être blanche à l’Université Marien Ngouabi. « C’est une préoccupation majeure, qui tient à cœur notre gouvernement. Rassurez-vous, il y a bien de négociations, il y a des discussions. Le caractère généralisé des revendications sociales rend difficile la solution ponctuelle de chacune des situations concernées.  Dans le cas de notre université, Marien Ngouabi, il y a là, une préoccupation plus importante puisqu’il s’agit de l’avenir de nos enfants, d’éviter un risque d’année blanche, cela serait un spectre intolérable pour un gouvernement. Nous espérons que le gouvernement et les organisations représentatives des enseignants trouveront une solution. Le gouvernement est à l’œuvre pour faciliter une reprise rapide des cours et des travaux universitaires au sein de l’Université Marien Ngouabi. Le gouvernement de la République n’acceptera jamais une année blanche à l’Université Marie Ngouabi », a évoqué avec regrets et insistance, le ministre Thierry Moungalla.

VALDA SAINT-VAL/Les Echos du Congo Brazzaville