Étienne Tshisekedi fixe un ultimatum à Joseph Kabila 

Le ''Sphinx'' de Limété reste égal à lui-même. La date buttoir c'est le 24 avril. S’il n'y a rien de convaincant à cette échéance, Étienne Tshisekedi compte inviter les forces du changement et l’ensemble du peuple à titrer toutes les conséquences de la persistance de l’impasse.

L’opposant historique Étienne Tshisekedi dont on a annoncé le retour en RDC dans les prochains jours reste indécis quant à sa participation au Dialogue national inclusif convoqué par le chef de l’État congolais Joseph Kabila.

Même si le facilitateur désigné par l’Union africaine avait, dans un point de presse, confirmé la participation de l’UDPS à ce forum national, cela ne suffit pas à dissiper le doute quant à la position définitive d'Étienne Tshisekedi souvent inattendu dans ses revirements.

Edem Kodjo qui avait pris langue avec l'opposant dans le cadre de ses consultations se veut pourtant rassurant. « La première étape était de savoir si l’UDPS marchait avec nous. Aujourd’hui, c’est le cas. Son président national est pressé de voir que les choses se mettent en place », a-t-il indiqué. 

Cependant dans les rangs de l’UDPS, le langage reste toujours teinté d’ambiguïté. Bien qu’il ait pris acte de la nomination d’Edem Kodjo en qualité de facilitateur du Dialogue national et réitéré la nécessité d’utiliser le dialogue comme la voie royale pour sortir le processus électoral de l’impasse actuelle, l’irréductible opposant reste toujours énigmatique sur ses vraies intentions.

Toujours sceptique par rapport à la médiation africaine mise en place par l’Union Africaine, il a vite fait de dépêcher ses représentants pour rencontrer Edem Kodjo « afin de s’assurer de la concordance de vues entre les missions qui lui sont assignées et la feuille de route » de l’UDPS publiée il y a plus d’un an.

Bien plus, Étienne Tshisekedi souligne, à travers un communiqué signé le 10 avril à Bruxelles, que la désignation d’un facilitateur doit être de nature à conduire le peuple congolais à des élections, notamment la présidentielle, conformément à la Constitution et aux délais qu’elle prescrit.

Plus loin, il exige des signaux clairs pour la tenue de la présidentielle dans le délai constitutionnel. « Si d’ici le 24 avril, il y a rien de convaincant, je compte demander à mon parti, aux forces du changement et à l’ensemble du peuple de tirer toutes les conséquences de la persistance de l’impasse, dont on sait qu’elle a été artificiellement créée, autant qu’elle est entretenue par le pouvoir qui, de ce fait, aura seul à en répondre devant l’histoire », martèle-t-il.

En faisant une fixation sur la tenue des élections en 2016, le leader de l’UDPS donne l’impression de vouloir une chose et son contraire, étant entendu qu’à ce stade, le respect des délais constitutionnels passe pour une vue de l’esprit eu égard aux contraintes techniques qui plombent actuellement le processus électoral en République Démocratique du Congo.

Bertrand BOUKAKA