Guinée-Bissau : Encore un coup d’État militaire !

Des tirs nourris ont été entendus mardi après-midi dans le secteur du palais du gouvernement à Bissau, capitale de la Guinée-Bissau. Le palais du gouvernement, où le président Umaro Sissoco Embalo et le Premier ministre Nuno Gomes Nabiam se trouvaient pour un conseil des ministres extraordinaire, a été encerclé puis pris sous le feu des assaillants.

Serait-ce ce que d’aucuns appellent le ‘’variant Goïta’’ qui serait en train de se propager en Afrique de l’ouest ? Après le Burkina-Faso où les hommes en armes ont il y a peu renversé le président Marc Christian Kaboré, les militaires Bissau-guinéens ont comme à leur habitude, choisi la voie des armes pour déposer le président Umaro Cissoko Embalo.

Des tirs nourris étaient entendus mardi après-midi dans le secteur du palais du gouvernement à Bissau.

Le président Umaro Sissoco Embalo et le Premier ministre Nuno Gomes Nabiam ont été coupé de toute retraite, pris en tenaille dans le bâtiment est encerclé par des hommes lourdement armés.

Selon des journalistes sur place, des militaires autour du palais du gouvernement, à la périphérie de la ville non loin de l'aéroport, tiennent les gens à distance. Les alentours sont en proie à des mouvements d'habitants fuyant les lieux.

À la survenue des évènements, les marchés se sont vidés, les banques et les écoles ont fermé leurs portes. Depuis, de nombreux véhicules militaires chargés de soldats sillonnent les rues, preuve que l’armée a le contrôle de la situation.

Le président Umaro Sissoco Embalo qui aurait été joint par un proche, a dit se porter bien, même s’il n’a pas précisé où il se trouvait et dans quelle condition.

Tard dans la soirée, le président Umaro a affirmé que la tentative de coup d'État aurait été déjouée mais qu'il y aurait eu beaucoup de morts. Il a par ailleurs dit que la situation était sous contrôle.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a réclamé dans un communiqué "l'arrêt immédiat" des combats à Bissau et "le plein respect des institutions démocratiques du pays". Il a dit tenir les militaires assaillants responsables de l’intégrité physique du Président Umaro Cissoko Embalo et des membres de son gouvernement.

La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a condamné ce qu'elle qualifie de "tentative de coup d'Etat".

La Guinée-Bissau est abonnée aux coups de force politique. Depuis son indépendance du Portugal en 1974 après une longue guerre de libération, elle a connu quatre putschs (le dernier en 2012), une kyrielle de tentatives de coup d'Etat et une valse des gouvernements.

Depuis 2014, elle s'est engagée vers un retour à l'ordre constitutionnel, ce qui ne l'a pas préservée de turbulences à répétition, mais sans violence.

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville