France : Au revoir Valéry Giscard d’Estaing, mort à 94 ans des suites du Covid-19

Sorti de l’hôpital le 20 novembre dernier après une “insuffisance cardiaque”, Valéry Giscard d’Estaing, l’ancien président de la République française entre 1974 et 1981, est mort mercredi soir à 94 ans “entouré de sa famille” dans sa propriété d’Authon dans le Loir-et-Cher où il séjournait depuis le début du confinement. Il y est mort des “suites du Covid-19”, selon sa famille.

Élu plus jeune président de la Vème République à l’époque, un titre que lui a ravi depuis Emmanuel Macron, le successeur de George Pompidou se voulait l’incarnation d’une modernité triomphante dans le sillage de John F. Kennedy et de la libération des mœurs de l’après-68.

Après sa défaite à la présidentielle de 1981 face à François Mitterrand, l’ancien chef de l’État avait prononcé une allocution de fin de mandat devenue culte : son “au revoir” guttural et sa longue marche vers la sortie qui font désormais partie des trésors de la télévision française.

Comme beaucoup d’anciens présidents, Valéry Giscard d’Estaing s’était reconverti au métier d’écrivain. Mais pas seulement pour des mémoires. L’ancien chef de l’État, avait aussi publié un roman d’amour, La Princesse et le président, qui avait déclenché une folle rumeur.

Souvent mal aimé ou mal compris, toujours classé en queue de peloton des présidents de la Ve République dans les études d’opinion, il aura été un grand réformateur auquel l’histoire rendra justice.

Centriste, libéral, européen, il était d’abord un surdoué de la politique.

Cependant, les affaires douteuses, les séjours privés du président, ses relations interpersonnelles opaques avec ses homologues africains placées nécessairement sous le signe de la corruption suite aux révélations sur des cadeaux acceptés sans discernement, ont pesé sur la politique africaine de Giscard et au-delà sur sa présidence.

Jacques Jarele SIKA / Les Echos du Congo-Brazzaville