Sommet de la Cemac: un nouveau président et de nombreux chantiers

Au Tchad, le sommet extraordinaire des pays membres de la Communauté économique des états de l’Afrique centrale (Cemac) a pris fin mardi soir 31 octobre. Un sommet qui a consacré la libre circulation entre les six pays de la sous-région, mais aussi procédé à des nominations à la tête de la Cemac.

Le professeur Daniel Ona Ondo est le nouveau président de la commission de la Cemac. Premier ministre d'Ali Bongo pendant près de 2 ans jusqu'en septembre 2016, après avoir occupé différents postes ministériels sous Bongo père, il s'était retiré de la vie politique gabonaise. Agé de 71 ans, Daniel Ona Ondo est d'abord et avant tout un universitaire, agrégé d'économie. Il est ensuite un fidèle du PDG, le parti d'Ali Bongo.

Il a pour adjointe la Tchadienne Fatima Haram Acyl. Les chefs d’Etat ont aussi procédé à des nominations à la tête des différents organes de la Cemac. Ainsi, l’ancien Premier ministre tchadien, Nagoum Yamassoum devient président de la Cosumaf, l’organe chargé de la surveillance des marchés dans la sous-région.

Pour accélérer la libre circulation actée par le sommet de Ndjamena, les chefs d’Etat ont décidé de débloquer immédiatement 1,7 milliard de FCFA pour faciliter la mise en place des dispositifs techniques pour la libre circulation.

Les arriérés de cotisation des six Etats ont été épongés à 90%, mais tous doivent verser la différence avant la fin de l’année. La Cemac a besoin d’argent, beaucoup d’argent car les chantiers à mener, pour relancer l’économie de cette région qui subit pleinement la chute des cours du pétrole, sont nombreux.

Le financement de l'organisation sous régionale, les négociations sur les Accords de partenariat économique avec l'Union européenne, mais surtout le défi de la libre circulation des personnes et des biens. La Cemac fait figure de « mauvaise élève » en matière d’intégration sur le continent. Petite révolution : après le Tchad et la Centrafrique, le Gabon et la Guinée équatoriale viennent à leur tour de supprimer les visas pour les ressortissants de la communauté. « Un verrou a sauté, mais restent encore des entraves. Il faut accompagner le mouvement », explique un spécialiste camerounais qui insiste aussi sur la question des crises politiques. Des questions qui ont tendance à être « éludées », selon lui : « la gouvernance démocratique, on en a besoin si l'on veut parler d'intégration économique ».

C'est aussi pour cela que les chefs d’Etat ont désigné le professeur Daniel Ona Ondo, « un connaisseur de la sous-région et ses problèmes », selon son prédécesseur à la présidence de la commission, le Congolais Pierre Moussa.

Source : Rfi