France – Fillon-Strauss-Khan, même destin ? : Et la femme causa la chute !

François Fillon serait-il sur les traces de Dominique Strauss-Khan ? Dans le destin présidentiel qui leur paraissait à portée de mains, le premier avait perdu sa chance par une femme, le second est en passe de la perdre par sa femme.

Dominique Strauss-Khan avait un destin présidentiel offert par un large boulevard, tracé par une opinion plus que favorable qui voyait en lui, l'homme capable de venir conjurer la crise et redonner de l'espoir aux français en 2012.

Le 14 mai 2011, tout s'écroula, quand il fut arrêté à New-York dans cette affaire du Sofitel  consécutive aux accusations d'agression sexuelle, de tentative de viol et de séquestration, portées par Nafissatou Diallo.

Sans commune mesure dans les faits, François Fillon qui déjà se voyait en habits de président, est englué dans l'affaire des emplois fictifs présumés de sa femme et lâché par une partie de ses troupes qui cherchent un candidat de substitution, même si l'homme poursuit vaille que vaille sa campagne présidentielle. Mais pour combien de temps encore ?

Mercredi, l'ancien Premier ministre a appelé à l'aide les parlementaires leur demandant "de tenir 15 jours" encore derrière lui et a déplacé l'affaire sur le terrain politique en accusant la gauche au pouvoir de "coup d’État institutionnel".

L’Élysée est immédiatement monté au créneau en expliquant que "le seul pouvoir" est "celui de la justice qu'on doit laisser travailler (...)". 

Deux mois après avoir remporté la primaire de la droite, à la surprise générale, et une semaine seulement après les premières révélations du Canard Enchaîné, le candidat Fillon est bien fragilisé. Il est donné par un sondage Elabe éliminé dès le premier tour, au profit de Marine Le Pen et Emmanuel Macron.

Et ce alors que la droite pouvait profiter d'une gauche divisée et en plein délitement pour la présidentielle qui a lieu dans moins de trois mois. 

Mercredi, l'hebdomadaire satirique a revu à la hausse le total des rémunérations perçues par Penelope Fillon (plus de 830.000 euros) et deux de ses enfants (84.000 euros) en qualité d'assistants parlementaires, créant l'émoi dans les couloirs de l'Assemblée. 

Comme Dominique Strauss-Khan en son temps, François Fillon avait un boulevard, désormais, c'est un cul de sac qui semble se dresser devant lui. Lui qui il y a quelques semaines se présentait en fervent catholique aux méthodes hélas peu catholiques, pourra relire sa bible dans la Genèse. « Et la femme causa la chute ».

Amen !

Benoît BIKINDOU