RDC – Transition politique : Joseph Kabila a tracé le cap

Le président Joseph Kabila a affiché mardi sa détermination devant la représentation nationale, dans la crise politique liée au report sine die de l'élection présidentielle en République démocratique du Congo, en refusant de s'écarter de "l'accord politique" conclu avec une partie minoritaire de l'opposition alors que son mandat expire en décembre.

"L'accord constitue aujourd'hui la seule feuille de route mise au point par les Congolais eux-mêmes", a déclaré Joseph Kabila lors d'une adresse solennelle aux députés et sénateurs congolais réunis en congrès à Kinshasa, capitale de la RDC.

Cet accord est rejeté par le "Rassemblement", la majeure partie de l'opposition réunie autour de l'opposant historique Étienne Tshisekedi, qui avait boycotté le "dialogue national."

"On ne peut pas aujourd'hui faire à la fois des surenchères et jouer avec une situation que tout le monde reconnaît à la fois fragile et difficile", a-t-il dit.

La semaine dernière, le président Kabila avait demandé aux évêques catholiques de mener une médiation entre les signataires de l'accord et le "Rassemblement" en vue d'un compromis politique pour éviter un retour au chaos dans ce pays ravagé par deux guerres entre 1996 et 2003 et qui n'a jamais connu de transition démocratique depuis son indépendance en 1960.

"Le peu d'intérêt réservé par les intéressés" à cette médiation "est tout simplement inacceptable", a regretté le président Kabila.

"La RDC ne peut être prise en otage par une frange de sa classe politique", avait dit Joseph Kabila d'un ton ferme, ne laissant au Rassemblement que le choix de "venir signer l'accord".

Le chef de l’État congolais a mis en garde cette partie de l'opposition contre toute tentative de vouloir "s'emparer du pouvoir de l’État par la force" alors que "dans quelques mois les scrutins seront convoqués."

Joseph Kabila a promis de désigner "incessamment" un nouveau Premier ministre dans les rangs de l’opposition ayant pris part au "dialogue national", après la démission lundi de l'ancien chef du gouvernement, Augustin Matata Ponyo dans le cadre de l'accord. Le nouveau gouvernement aura pour mission prioritaire d'organiser les élections, a t-il souligné.

Parlant de son avenir politique, il a indiqué que la RDC est une démocratie constitutionnelle et que toutes les questions touchant au sort des institutions et de leurs animateurs sont réglées de manière pertinente par la Constitution.

« N’ayant jamais été violée, la Constitution sera respectée dans toutes ses dispositions », a-t-il déclaré avant d’ajouter que la préoccupation majeure légitime par ces temps qui courent devrait plutôt se cristalliser autour de l’unique souci de savoir « quel avenir nous voulons offrir au Congo et aux Congolais ».

Bertrand BOUKAKA