RDC – Élections : Joseph Kabila envisage la''Gbagbotisation'' du mandat présidentiel

En République démocratique du Congo, les jours politiques se suivent et se ressemblent, avec leurs incertitudes, les avancées, les blocages et les reculs. Après l'accord sur le report des élections obtenu et avalisé lundi, la frange radicale de l'opposition oppose son refus à cette solution ''gbagbotique''. Déjà, le feu couve et des puissances occidentales s'en mêlent.

La Cour constitutionnelle de la République démocratique du Congo a annoncé lundi qu'elle approuvait le report de l'élection présidentielle qui était théoriquement prévue pour novembre. Sa décision autorise le président Joseph Kabila, dont le second et dernier mandat expire le 19 décembre, à rester dans ses fonctions.

Ils ont dit le droit sur du non-droit, et après?

La cour avait été saisie par la Commission électorale. Une partie de l'opposition, l'Union pour la nation congolaise (UNC), s'est accordée ce week-end avec la coalition au pouvoir pour reporter l'élection à avril 2018.

Le reste des partis d'opposition dénonce un projet visant à maintenir le président au pouvoir. Soupçonnant le chef de l’État, au pouvoir depuis 2001, de se préparer à solliciter un troisième mandat au mépris de la Constitution, ils ont appelé à une grève nationale ce mercredi.

De son coté, Paris maintient la pression. Le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault a estimé mardi que la décision de reporter à avril 2018 l'élection présidentielle en République démocratique du Congo, prise sans l'aval de l'opposition, n'était "pas une réponse à la crise". "Renvoyer l'élection à 2018 ne règle pas le problème. Il n'y a qu'une façon de sortir de la crise, que le président sortant Joseph Kabila annonce qu'il ne se représente pas et qu'une date soit fixée pour l'élection", a déclaré Jean-Marc Ayrault lors d'une rencontre avec la presse diplomatique. 

En adoptant lundi, en l'absence du Rassemblement, ledit ''accord politique pour une gestion consensuelle du pays'', les délégués de la Majorité présidentielle et d'une certaine frange de l'opposition congolaise conduite par Vital Kamerhe se seront partagés le gâteaux sur le dos des absents ''qui ont toujours tort''.

Sauf qu'en adoptant le modèle préconisé en son temps par Laurent Gbagbo, celui de l'allongement du mandat présidentiel, on verse dans l’illégalité qui ajoute une crise à la crise.

Ainsi pris fin l'allongement de mandat pour L. Gbagbo

Désormais, tous les scénarios sont permis car plus rien n'est légitime, reste à savoir comment ça se finira.

Benoît BIKINDOU