Mahreen Chowdhury, enseignante dans une école de Dacca, la capitale du Bangladesh, est décédée lundi après avoir sauvé plusieurs élèves prisonniers d’un bâtiment en flammes, à la suite du crash d’un avion de chasse de l’armée de l’air bangladaise. La leçon de courage et d'amour pour les élèves sauvés au prix de sa propre vie, a traversé les frontières et les continents.
En une journée d’école presque ordinaire, Mahreen Chowdhury se tenait comme chaque jour devant l’école Milestone School and College, où elle accompagnait les élèves à la sortie. Vers 13 heures, un avion de combat F-7, en vol d’entraînement, s’est écrasé sur un bâtiment de deux étages accolé à l’établissement scolaire.
Voyant que des enfants n’avaient pas encore quitté les salles de classe, l’enseignante n’a pas hésité : elle est retournée dans le bâtiment en feu pour les secourir.
« J’ai fait de mon mieux pour sortir environ 20 à 25 jeunes », a-t-elle confié à son mari depuis son lit d’hôpital.
Elle a ensuite été placée sous ventilation artificielle et est décédée quelques heures plus tard. Elle avait été brûlée à près de 100 %.
Mahreen Chowdhury travaillait depuis près de 20 ans au sein de l’établissement. Elle a été inhumée mardi dans son district natal de Nilphamari, au nord du pays.
Après l’accident, les drapeaux ont été mis en berne et les Bangladais ont marqué une journée de deuil national.
Son mari, Mansur Helal, a déclaré qu’il avait appelé sa femme après avoir entendu la nouvelle de l’accident d’avion. Lorsqu’elle n’a pas répondu, il a demandé à son fils aîné d’aller à l’école pour découvrir ce qui s’était passé. C’est alors qu’il a reçu un appel d’un ambulancier lui signalant que sa femme avait été grièvement blessée.
Peu avant d’être placée en soins intensifs, elle lui aurait dit : « Ces enfants, ce sont aussi les miens. »
Au moins 31 personnes sont mortes dans l’accident, dont 25 enfants. Plus de 160 personnes ont été blessées, principalement des élèves âgés de 10 à 15 ans, souffrant pour beaucoup de brûlures causées par le carburant de l’appareil, selon les autorités médicales locales.
Le pilote, le lieutenant de vol Taukir Islam, figure parmi les victimes.
L’armée de l’air a indiqué qu’il avait tenté de diriger l’avion vers une zone moins densément peuplée après une défaillance mécanique, en vain.
Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville