La mission de formation militaire de l’Union européenne (UE) au Mali, dont les vingt-sept ont décidé de ne pas renouveler le mandat, a officialisé son départ après onze années passées dans le pays. Le Mali est confronté au djihadisme.
L’EUTM (European union training mission) lève le camp du Mali. Elle y avait été déployée en 2013 pour entraîner et conseiller les Forces Armées de ce pays, confronté depuis 2012 à la propagation jihadiste.
La cérémonie officialisant le départ des formateurs européens s’est déroulée vendredi dernier, au quartier général de la mission à Bamako, la capitale du Mali.
Pour la mission de l’EUTM, le Mali a compté jusqu’à 700 soldats d’une vingtaine de pays européens, avant que n’en soient nettement réduits les effectifs, dans un contexte de tensions diplomatiques entre Bamako et ses partenaires occidentaux.
L’Union européenne a décidé de ne pas renouveler le mandat de cette mission compte tenu de « l’évolution de la situation politique et sécuritaire » dans le pays, selon la Commission européenne.
Une junte y a pris le pouvoir par la force en 2020 et rompu l’alliance anti-djihadiste avec la France et ses partenaires européens, pour se tourner militairement et politiquement vers la Russie.
Au moment de quitter le Mali, l’EUTM a chiffré ses pertes. Deux membres de la mission ont perdu la vie depuis 2013 : un militaire portugais tué en 2017 lors d’une attaque d'un camp à Bamako, et un militaire espagnol mort en 2018 près de la ville de Sévaré (centre). L’UE dit avoir formé 20 000 militaires maliens en onze ans.
Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville