Brazzaville : une bagarre entre des élèves du lycée technique et du CEG Ngamaba Tsalakoua fait plusieurs blessés

L’insécurité en milieu scolaire semble avoir de beaux jours devant elle au Congo-Brazzaville. Il ne se passe plus un jour, une semaine ou un mois sans que les médias ne relaient des faits de violences dans les établissements ou par des apprenants. Dernier fait en date, la rixe qui aurait éclaté jeudi 27 février 2025 à midi entre les élèves du lycée technique et du CEG Ngamaba Tsalakoua.

Il devient imprudent, voire risqué de nos jours, de laisser partir seuls des enfants, quel que soit leur âge pour les établissements scolaires. Une scène surréaliste jeudi à midi, des élèves du Lycée technique armés de gourdins et de plusieurs armes blanches ont fait irruption dans les locaux du CEG Ngamaba Tsalakoua à Mfilou dans le 7e arrondissement de la capitale congolaise, provoquant une panique générale mais surtout faisant plusieurs blessés.

La raison de cette expédition punitive n’est pas encore connue.

Depuis quelques années, plusieurs faits divers auxquels l’opinion publique assiste médusée semblent confirmer ce qui jusque-là apparaissait comme un secret de polichinelle : le système éducatif congolais s’est détourné de sa vocation première qu’est la formation des futures élites du pays.

Cet énième fait divers interroge plus que jamais sur l’intérêt que les plus hautes autorités accordent à la formation des jeunes. Souvent présenté comme une priorité absolue dans les discours, le système éducatif congolais semble dans les faits être sans intérêt tant sa dégradation progressive semble n’émouvoir personne.

Ce genre de scène insolite n’étonne plus dans un pays où les violences entre élèves sont devenues légion. Lesquelles ne manquent pas de susciter des interrogations au sein de l’opinion.

En attendant que l’enquête aboutisse, il serait temps que les autorités, notamment les Ministères de l’Education nationale et de la Jeunesse, se penchent sérieusement sur les origines de la violence et de la délinquance chez les plus jeunes, qui sont censés représenter l’avenir du Congo.

Nul doute que l’agonie flagrante de notre système éducatif, l’absence d’activités permettant l’épanouissement des enfants, ainsi que la démission de certains parents, soient les principales causes de cette triste réalité.

En mars 2017, pour arrêter ce cycle de violence, Anatole Collinet Makosso avait rassuré les sénateurs sur les mesures en cours prises par le gouvernement.

Il s'agit de l'application dans les brefs délais de l'arrêté ministériel sur la prévention de la violence en milieu scolaire, du renforcement des équipes de maîtrise chargées de mettre de l’ordre dans les établissements, de la fouille systématique des élèves à chaque entrée des écoles…

Le gouvernement, avait indiqué aussi le ministre, mettra un accent particulier sur la création d’autres lycées pour endiguer le phénomène.

Jean-Jacques Jarele SIKA / Les Echos du Congo-Brazzaville